À Honnelles, un PLP qui a soudé les habitants
Un Partenariat Local de prévention existe depuis 2014 dans la commune de Honnelles. Il est à l’initiative d’une habitante, qui a connu une mésaventure…
Publié le 17-08-2018 à 15h00
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/QUP2ZI66M5FN5ANZIGJYMPL5WU.jpg)
C'était un dimanche de l'année 2012. En rentrant chez elle, Éliane Ratajczak voit des débris devant son habitation, à Athis. A l'arrière, elle constate qu'une vitre est brisée et réalise qu'elle vient d'être cambriolée. «J'ai été choquée, comme tout citoyen victime d'un vol. Et ce d'autant plus que mon frère avait été cambriolé peu auparavant, ainsi que d'autres personnes.»
À cette époque, l'entité frontalière de Honnelles fait face à une vague de cambriolages. De quoi donner matière à penser à Éliane: «je me suis demandé s'il n'y avait pas moyen de faire quelque chose. J'ai alors été sur internet et j'ai découvert le PLP, qui me permettait d'agir.»
Un PLP, c'est un partenarial local de prévention, soit un accord de collaboration entre les citoyens et la police locale au sein d'un quartier déterminé, dans lequel il y a échange d'information. Et c'est tout à fait ce que recherche l'habitante du village d'Athis. «Je voulais quelque chose de bien encadré, pas une milice privée. J'ai donc pris contact avec le chef de corps de la zone de police, qui a tout de suite été emballé.»
Éliane Ratajczak prend son bâton de pèlerin, envoie une lettre à tous les citoyens de l'entité et se rend dans les 10 villages de l'entité pour expliquer le concept du PLP. C'est finalement dans le courant de l'année 2014 que le PLP des Honnelles a pu être signé, et il n'a cessé de grandir depuis. «Actuellement, on est environ 160 membres et il couvre toute l'entité.» Si la mise en place fut difficile, aujourd'hui tout roule pour le réseau des voisins vigilants, reconnu par une circulaire ministérielle.
Nouer des liens grâce au PLP
Aujourd'hui coordinatrice principale du PLP, Éliane considère le réseau comme une manifestation d'entraide. «C'est une chaîne de solidarité citoyenne, au service de tout le monde. C'est aussi un moyen d'apprendre des choses, comment protéger son habitation… On a même créé une petite maison-témoin où les gens peuvent voir comment ils peuvent sécuriser leur habitation sans trop dépenser.»
Pour entretenir le réseau, deux réunions par an minimum sont organisées, en collaboration avec la police. Les effets du PLP sur la délinquance sont bien réels, affirme tant la coordinatrice que la police des Hauts Pays.
Colette Bosch, policière référente du PLP de Baisieux (Quiévrain) regroupant 44 personnes, tire le même constat. «La criminalité est en baisse et il est évident que la présence d'un PLP influence la baisse des phénomènes délictueux», affirme-t-elle. A Baisieux, le nombre de vol est passé de 18 en 2015 à 3 en 2017.
«À Athis justement, il me revient un cas précis où un habitant a constaté quelque chose d'anormal. Il a averti la police en suivant la procédure (NDLR: voir ci-dessous) et la police a pu rapidement intervenir et arrêter trois malfrats» se souvient Éliane Ratajczak, illustrant concrètement les effets du PLP.
Ne plus avoir peur du 101
Qui aurait aussi une vertu sociale: «cela crée des liens. On habite dans des quartiers où on ne voit pas forcément son voisin qui travaille la journée et on rencontre finalement dans des réunions. Des gens qui ne se fréquentaient pas trop finissent par mieux se connaître.» Et par compter l'un sur l'autre. «Ça fait toujours plaisir de savoir que quand vous n'êtes pas là, votre voisin a un petit œil sur votre maison.»
Enfin, autre avantage et pas des moindres, le PLP désinhiberait de la peur du 101. «La police reçoit beaucoup plus d'appels qu'avant. Les gens n'ont plus peur de sonner pour dire qu'il y a un mouvement suspect, tout de suite. Les gens se sont affranchis et vont beaucoup plus vers eux pour leur remonter des informations.»