À Quaregnon, le refuge L’Étoile de Bonté est saturé : “Nous avons besoin d’aide, c’est une question de vie ou de mort”
Les crises covid et énergétique ont mis à genoux le refuge.
- Publié le 13-12-2022 à 17h03
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Les bénévoles de l’Étoile de Bonté sont habitués à faire face aux difficultés et à tirer le diable par la queue. Mais la crise énergétique est venue compliquer encore un peu plus les choses, poussant même ceux-ci à lancer un lancer un appel à l’aide sur les réseaux sociaux. Saturé, le refuge n’est plus en mesure d’accueillir le moindre animal. Une situation héritée de la crise covid mais également de cette crise de l’énergie, qui pousse les ménages à abandonner leur compagnon ou à reporter une éventuelle adoption.
“Notre refuge, comme tant d’autres, est en souffrance”, souligne l’équipe. “Il n’est pas facile pour nous de nous plaindre, nous ne sommes pas adeptes de la discipline et cela n’a jamais été dans notre culture associative. Nous avons toujours tenté de nous débrouiller seuls… Mais relayer notre appel peut être salvateur car nous avons vraiment besoin d’aide. C’est presque une question de vie ou de mort. ”
Le refuge confirme que depuis la crise covid, les difficultés s’accumulent. “Suite au premier confinement, une vague d’adoptions a eu lieu mais cela n’a pas tant profité aux refuges qu’aux éleveurs, puisque nous connaissions des conditions d’accès difficiles. Les exigences sanitaires étaient tellement strictes que l’activité générale en a pâti, alors que tous nos coûts étaient maintenus puisque le refuge doit être entretenu et les animaux soignés, quoi qu’il arrive. Au surplus, les voyages étant compliqués ou impossibles, les Belges sont restés au pays et notre service de pension a également été délaissé.”
Les frais fixes ont dû être assumés sans aucune aide extérieure : ni droit passerelle, ni prime ou indemnité “hormis quelques broutilles nécessitant d’introduire des dossiers à peine croyables et une courte période de chômage covid pour notre personnel administratif, mais des aides en rien comparables aux montants alloués au secteur marchand”, regrettent les bénévoles. “Le sentiment que cela nous a laissé, c’est que notre importance était négligeable aux yeux de nos dirigeants. Pourtant, nous sommes presque un service public !”
Aujourd’hui, par effet boomerang, le refuge est à sa pleine capacité. “Il a connu plusieurs périodes de saturation au fil de l’an ainsi qu’en 2021, ce qui n’était jamais arrivé dans notre histoire, en raison de la crise économique et financière actuelle mais aussi du désamour ou la résignation consécutifs aux achats compulsifs de la période covid. La vie ayant repris son court, certains animaux sont devenus trop encombrants ou impossibles à assumer financièrement en raison de la hausse des coûts de chaque ménage, voir un mixte de ces deux faits et nous en sommes encore les victimes.”
Les cages sont occupées alors que les candidats à l’adoption se font rares. “Tous nos coûts sont maintenus et augmentent même : les soins vétérinaires, les frais d’entretien, l’équipe, les consommations, l’eau, les produits d’entretien,… et nous n’avons aucune aide, ni subside ou si peu. L’eau est nécessaire aux entretiens, le prix de l’électricité a triplé, ne parlons pas du mazout, notre service vétérinaire externe vient de nous soumettre une proposition d’indexation de ses coûts,… Nous craignons vraiment de ne pas pouvoir tenir sous la multitude des chocs.”
L’Étoile de Bonté évoque encore les legs, qui se font eux aussi plus rares, ou au profit de structures plus importantes et plus médiatisées. “Depuis quelque temps, les legs et dons au profit de notre refuge s’amenuisent, d’autant que nous sommes situés dans l’une des régions les plus paupérisées du pays, renforçant le sentiment d’emballement que nous connaissons auquel s’adjoint désormais le permis d’adoption, qui est sans doute une bonne mesure mais qui ajoute de la complexité au processus d’adoption et décourage certains candidats à l’adoption.”
Bref, les heures sont plus sombres que jamais pour le refuge quaregnonnais. “Notre inquiétude est plus vive que jamais aujourd’hui. Nous ne cessons d’entendre parler de faillite, de fermetures,… et nous craignons de ne pouvoir supporter une nouvelle vague de difficultés sans aides externes, sans davantage de soutien.” Un appel au monde politique est ainsi lancé afin que les difficultés du monde associatif soient mieux prises en compte. Enfin, les dons sont également encouragés.
“Plus de 30 000 personnes suivent notre page Facebook. Si chacun prend la décision de verser un euro par mois par ordre permanent au refuge, notre budget annuel serait bouclé ! Tout le monde ne le fera pas, il serait utopique de le penser, mais les petits ruisseaux font les grandes rivières, ensemble nous pouvons sortir la tête de l’eau mais l’aide de nos sympathisants est aujourd’hui ultra-nécessaire !”
Les personnes qui le désirent peuvent adresser un versement au profit de l’Étoile de Bonté via le numéro de compte BE97 8002 2008 0449.