Mons-Borinage: refuges pour animaux saturés, bien avant les départs en vacances
Depuis six semaines, la saturation est permanente à l’Étoile de Bonté à Quaregnon.
- Publié le 30-06-2022 à 13h36
- Mis à jour le 30-06-2022 à 13h43
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Généralement, la période des départs en vacances équivaut à saturation dans les refuges pour animaux. Pas cette année: la saturation, elle est déjà bien présente. "Nous sommes saturés de chez saturé, tout le temps", se désole Philippe Lengellé, responsable de l’Étoile de Bonté à Quaregnon. Cette situation dure depuis la mi-mai dans le refuge borain, et se répète ailleurs. En cause: le retour à une vie "normale" après la crise sanitaire.
"Pendant le Covid, beaucoup de gens ont pris des chiens pour meubler. Mais depuis le retour à une vie normale, ces personnes ne peuvent ou ne veulent plus sans occuper. Et comme un meuble dont on n’a plus l’utilité, on s’en débarrasse." Résultat: le refuge déborde de chiens abandonnés. "Nous avons énormément d’amstaff et de bergers malinois. C’est très compliqué de ré-adopter ces chiens car les gens s’en méfient, bien que certains soient tout à fait sociables."
Ces chiens, vigoureux, ont besoin de bouger. "Il faut s’en occuper tous les jours, les faire se dépenser. Mais si on n’a plus le temps, on s’en débarrasse", constate tristement Philippe, bien démuni face à cette situation. La hausse des abandons met aussi le refuge en difficulté quand il doit répondre à des demandes de saisie judiciaire.
Cette vague d’abandon a mis le refuge en difficulté, qui doit en plus absorber les saisies judiciaires pour maltraitance, etc. "Nous avons déjà reçu jusqu’à 9 chiens en une fois, ce qui fait beaucoup par rapport à notre capacité globale. Un autre problème en cas de saisie, c’est que l’on doit attendre une décision de justice pour éventuellement remettre le chien à l’adoption s’il est adoptable. J’en ai qui sont ici depuis 9 mois! Mais dans les procédures judiciaires, un chien, c’est la priorité -20."
En attendant, c’est une place en moins pour le refuge, dont les bénévoles doivent se plier en quatre pour gérer les afflux, nourrir les bêtes, les soigner..."Certains ont été maltraités et arrivent dans des états lamentables. On fait tout pour les remettre sur pied, notre politique n’étant pas d’euthanasier les bêtes." Mais cela a un coût: "17000€ de frais de vétérinaire l’an dernier."
Des frais qui sont couverts par des dons, qui se révéleront toujours plus nécessaires à l’avenir, les perspectives économiques et sociales n’incitant pas à l’optimisme. "Après la période post-Covid, il y a la crise mondiale qui se profile et la hausse du coût de la vie, qui aura une incidence sur les abandons. Des gens n’auront plus les moyens pour entretenir les animaux de compagnie, on le voit déjà aujourd’hui où beaucoup d’animaux nous arrivent dans un mauvais état de santé car ils ne sont plus correctement soignés." Dans les refuges, l’été risque d’être très long...