Gobelets réutilisables au Doudou : du positif mais aussi énormément d’appréhension
La première soirée s’est globalement bien déroulée. Mais les festivités débutent à peine et les premières difficultés se confirment déjà.
- Publié le 01-06-2023 à 17h01
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Faire marche arrière n’est plus une option. À Mons, le Doudou est le premier événement wallon à s’être débarrassé des gobelets à usage unique au profit de gobelets réutilisables. Un sacré challenge pour les cafetiers, qui avaient pu bénéficier d’un système hybride l’an dernier, mais qui doivent composer avec le changement cette année. Les festivités se sont ouvertes ce mercredi et s’il est bien trop tôt pour tirer un bilan, un fait est certain : il y a du pour et du contre.
”Le message était bien passé auprès des clients, ils savaient que les verres étaient réutilisables”, précise Xavier Herregods pour le Quartier Latin. “Ils sont nombreux à nous les ramener… Et à attendre de récupérer une pièce alors qu’il n’y a pas de caution réclamée. Quand on compare la quantité de gobelets au sol avec les années précédentes, c’est dérisoire. J’en ai peut-être compté dix en fin de soirée.”
D’un point de vue écologique, le constat est assez unanime auprès de nos interlocuteurs : c’est une réussite. D’un point de vue logistique, en revanche,…“C’est extrêmement compliqué à gérer car il faut stocker un nombre très important de caisses. Quant au nettoyage, il est impossible à assurer durant la soirée.” Au Quartier Latin, cinq personnes et un renfort étaient prévus, contre trois ou quatre en début de ducasse traditionnellement.
Les difficultés sont, sans surprise, les mêmes du côté de No Maison, sur la Grand-Place. “On se retrouve avec des montagnes de gobelets à stocker et à nettoyer. On n’a pas le choix, on doit composer avec les moyens du bord, mais cela nous complique vraiment la vie”, estime Thomas Bottaro, gérant. “Pendant que l’on tente de gérer cela, on ne sert pas. Conséquence, le service est moins rapide.”
Pour ce dernier, les craintes pour les prochains jours sont réelles. “Ce n’était déjà pas simple ce mercredi. Imaginez un dimanche quand on commence à 8 heures et que l’on termine à deux heures du matin. Pour des festivités d’une telle ampleur, c’est loin d’être évident.” Quelle solution, dès lors ? “Il faudrait plus de gobelets à disposition mais surtout, qu’avec la participation de la ville, une société de la région s’occupe de reprendre les gobelets sales en échange de gobelets propres. Que le nettoyage ne soit pas une préoccupation.”
Au Copenhaguen Taverne, Mickaël Hacourt se veut positif. “J’ai quitté la place à 2 h 45 et je ne l’ai jamais vue aussi propre”, souligne-t-il. “Pour le reste, on apprend, on fait au mieux. On n’a de toute façon pas le choix. Globalement, nous sommes très satisfaits, d’autant que nous enregistrons moins de 5 % de perte de gobelets. En revanche, il y a énormément d’appréhension à l’idée de devoir composer avec cela un vendredi soir et un dimanche.”
Au marché aux herbes comme sur la grand-place, le mot d’ordre est simple : patience et compréhension. “On n’a pas eu de souci et on a espoir que tout se passe bien mais on aurait malgré tout préféré rester aux gobelets jetables, moins cher et moins dangereux s’ils tombent au sol”, conclut Arnaud Lecompte, gérant du Baromètre. Pour récupérer un maximum de gobelets indemnes, des poubelles spécifiques ont été conçues et des visuels affichés devant le bar.
Reste donc à espérer que les Montois (et les autres, bien sûr), jouent le jeu pour soutenir les cafetiers.