Dossier Envirolead à Ghlin : tracteurs et citoyens bâillonnés débarquent au conseil communal de Mons
Ils ont fait une entrée remarquée. La ville, de son côté, confirme qu’elle paiera l’étude d’incidence complémentaire et contradictoire.
- Publié le 31-05-2023 à 15h00
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La mobilisation se poursuit pour le comité “Non à Envirolead, tous empoisonnés, tous concernés.” Il y a quelques jours, leur avocat défendait devant le Conseil d’État le recours en suspension introduit contre l’usine de recyclage de plomb dont la construction est envisagée sur le territoire de Ghlin. Si l’auditeur n’a pas retenu l’urgence et que le permis ne sera dès lors pas suspendu, un recours en annulation, cette fois, reste pendant. En attendant, les riverains multiplient leurs actions de sensibilisation.
C’est ainsi que ce mardi soir, ils ont fait une apparition remarquée au conseil communal de Mons. Une centaine de citoyens, appuyés par la présence de 18 tracteurs et agriculteurs, avaient fait le déplacement. En début de séance, à la faveur d’une question et d’interpellations de plusieurs conseillers communaux, le sujet avait été abordé par Maxime Pourtois (PS), échevin en charge de l’urbanisme.
La ville tient parole
Ce dernier a ainsi confirmé que l’étude complémentaire et contradictoire à l’étude d’incidence déjà menée par un bureau agréé serait financièrement prise en charge par la ville de Mons. “Un budget a déjà été prévu à l’extraordinaire. Nous avions pris cet engagement dans le cadre de la motion votée en séance, la ville tient parole”, a-t-il souligné, non sans rappeler que les communes de Saint-Ghislain et de Jurbise ne participeraient pas.

”Le but de cette analyse complémentaire aura pour objectif de mesurer l’impact du projet sur l’eau, la terre, l’air, la santé des citoyens, et de confronter les résultats à ceux obtenus dans le cadre de la première étude d’incidence menée lors du dépôt de permis.” L’échevin et le bourgmestre, Nicolas Martin (PS), ont par ailleurs précisé que si le cahier des charges était prêt et que le marché public sera bientôt lancé, rien n’empêchait la première société d’y répondre ou de sous-traiter.
”Mais on imagine mal la société le faire, ne serait-ce que par souci de cohérence puisque ce sont ses résultats qui seront éventuellement mis en contradiction. Légalement, on ne peut l’empêcher d’y prendre part mais il est certain que si c’était le cas, le marché ne serait pas attribué.” De même, la ville aura droit de regard sur une éventuelle sous-traitance. “Nous voulons nous assurer que le débat puisse avoir lieu et que les citoyens n’aient pas l’impression que les dés sont pipés”, a souligné Yves André (Agora).
Une mobilisation qui ne s'essouffle pas
Insistons sur le fait que dans ce dossier, ce n’est pas la ville de Mons qui a accordé le permis à Envirolead mais bien deux ministres wallons : Willy Borsus et Céline Tellier. Du côté des riverains, la mobilisation se poursuit malgré tout sur tous les fronts. Une délégation a ainsi été reçue par Maxime Pourtois et Catherine Marneffe (Ecolo), échevine de l’environnement. “Nous sommes satisfaits de l’engagement financier confirmé par la ville”, souligne Gérald Vanderlin, porte-parole du comité.
”On peut nous reprocher d’être partout mais si l’on ne fait rien, on n’obtient rien”, estime-t-il encore. “On souhaite défendre nos intérêts, notre santé. C’est un engagement purement citoyen que nous avons pris, cela n’a rien de politique.”