Maisières : l’aire de jeux au nom de Mawda Shawri officiellement inaugurée
La fillette kurde, âgée de deux ans, avait perdu la vie il y a cinq ans lors d’une course-poursuite avec la police.
Publié le 16-05-2023 à 13h38 - Mis à jour le 16-05-2023 à 13h39
C’était il y a cinq ans, jour pour jour. Dans la nuit du 16 au 17 mai 2018, la petite Mawda Shawri perdait la vie, tuée par un policier alors que la camionnette qui la transportait, elle et d’autres migrants, s’était engagée dans une course-poursuite avec la police. Les faits s’étaient produits en territoire montois, sur l’autoroute E19-E42 à hauteur de Maisières. Ce mardi, une aire de jeu en hommage à la fillette kurde, a été officiellement inaugurée par les autorités, en présence des élèves de l’école communale de Maisières.
”Nous voudrions que les choses aillent mieux pour les personnes migrantes”, énonce une fillette. “Nous espérons que plus personne ne soit obligé de quitter son pays pour avoir une vie meilleure”, poursuit une autre. “Nous donnons du courage à toutes les personnes exilées, que ce soit à cause de la guerre, de la sécheresse, du manque de liberté, d’expression ou de choix de vie”, conclut encore une camarade. Ces prises de parole terminées, une plaque commémorative a été dévoilée la maman de Mawda Shawri.

Un moment particulièrement émouvant pour cette dernière, qui n’a pu retenir ses larmes. Quelques minutes plus tard, elle était invitée à écrire un mot à l’attention de sa fille. “Lorsque la motion a été déposée au conseil communal afin de pouvoir donner le nom de Mawda à une rue ou un lieu public, cet espace nous est immédiatement apparu logique”, témoigne Catherine Houdart (PS), échevine de l’enseignement.
”Nous sommes situés à deux pas d’une école, là où les enfants vivent, évoluent, grandissent en toute insouciance, dans les rires et la bonne humeur. Il était par ailleurs logique de les associer à la démarche et de mener, en parallèle, un travail pédagogique autour de la question de l’immigration. Ils passeront désormais chaque jour à côté de la plaque commémorative. Il est important de comprendre qui est Mawda, pourquoi son nom a été donné à cette aire de jeu.”
Angelo Pitzus, membre du groupe montois de soutien aux sans-papiers, a lui aussi relevé la symbolique des lieux. ” Le lieu choisi est doublement symbolique : à côté d’une petite école dans laquelle des enfants auront la chance de pouvoir grandir et s’épanouir. Et à Maisières, où Mawda a trouvé la mort il y a cinq ans. Pendant ces cinq dernières années, des milliers de personnes ont continué à perdre la vie, que ce soit en Méditerranée, dans la Manche et sur toutes les routes empruntées vers l’exil et rendues de plus en plus meurtrières par des politiques de fermeture des frontières toujours plus répressives.”
Le drame vécu par Mawda et sa famille témoigne en effet de la détresse de familles qui fuient leur pays.