Le baron Duesberg réclame un hommage pour son parrain, figure marquante de la seconde guerre mondiale
Moine à l’abbaye de Maredsous, Daniel Duesberg a aidé plus d’une personne dans les camps de concentration.
Publié le 14-05-2023 à 13h03
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Le sort d’André Duesberg – Daniel Duesberg de son nom religieux – avait été scellé à Ghlin en 1942, lorsqu’il avait été dénoncé, arrêté et déporté dans les camps de concentration nazis où il trouvait finalement la mort le 15 novembre 1944. Moine de l’Abbaye de Maredsous, ce dernier était le fondateur et premier commandant de la Légion Belge (A.S.) du Hainaut. Membre actif de la résistance, il a voué sa vie à aider celle des autres.
”Si Dom Daniel Duesberg, André de son prénom civil, a succombé sous les coups durs et prolongés d’une épuisante captivité, il n’a jamais cessé de monter, et sa mort marque son triomphe”, peut-on lire dans un livre dédié à sa vie. “Seule une trahison infâme, suivie d’abominables traitements joints à de longues et atroces privations, avait pu l’abattre physiquement, lui qui jouissait d’une santé de fer et d’un moral d’acier. L’accumulation de toutes ces souffrances a conduit cet officier, ce moine, ce prêtre sur le chemin d’une ascension qui l’a grandement haussé aux yeux de ses nombreux amis.”

Figure marquante de la résistance
Transféré de l’enfer de Breendonk à la prison de Saint-Gilles, au régime “infiniment plus supportable”, il demanda et obtint de retourner à Breendonk. “Il y avait ici, estimait-il, tellement plus de détresse et tant d’âmes à sauver.” Figure marquante de la résistance, notamment à Mons, Dom Daniel Duesberg n’était autre que le parrain d’une autre figure emblématique de Mons, le baron François Duesberg.
Le nonagénaire réclame ainsi, depuis plusieurs années nous dit-il, la reconnaissance des actions de son parrain et un hommage à la hauteur de l’homme qu’il a été. “C’était un héros pour toute la province, je lui voue une admiration sans faille et je regrette que nulle part à Mons, sa mémoire ne soit honorée”, regrette le baron. Le 8 mai dernier, à l’occasion du 78e anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale en Europe, ce dernier a interpellé le Mons Mémorial Museum (MMM).
Le MMM y est favorable
Une initiative qui ne devrait pas être vaine puisque la ville de Mons s’est montrée ouverte à cette demande. “La demande étant récente du côté du MMM, le projet n’est encore qu’au stade embryonnaire mais la porte n’est pas fermée”, précise la porte-parole du Pôle Muséal montois. “Il faut encore que la demande soit analysée, que le musée voit avec le baron comment cet hommage peut être traduit dans les faits.”
Et de poursuivre : “Un travail historique sera probablement effectué afin de retracer le parcours de Daniel Duesberg afin d’en dresser un portrait fiable et complet et que l’hommage puisse être intégré de manière cohérente aux collections du MMM.” De quoi rassurer le baron. “J’espère que cela pourra être fait rapidement ; je suis heureux d’apprendre que ce fâcheux oubli sera réparé. Mons mérite d’être fière d’avoir pu compter un tel héros.”
Les réunions secrètes de la Légion belge du Hainaut se tenaient à l’Athénée de Mons mais aussi chez un ingénieur domicilié à Ghlin. C’est chez ce dernier que le moine avait été arrêté en compagnon d’une dizaine d’autres membres, dont aucun ne revint. D’abord emmené à la Gestapo de Mons, Daniel Duesberg fut ensuite emmené à la prison de Lille, puis à Saint-Gilles, à Breendonck et finalement dans le camp de concentration de Gross-Rosen.