Organisation du master en médecine à l’UMons : l’université remet les points sur les i

L’information selon laquelle il s’agira “d’un master sans financement” sème le doute dans l’esprit du grand public… Et des futurs étudiants.

Emeline Berlier
Le Dr Alexandre Legrand, doyen de la Faculté de médecine, et le Prof. Philippe Dubois, recteur de l'UMons, ont remis les choses au clair.
Le Dr Alexandre Legrand, doyen de la Faculté de médecine, et le Prof. Philippe Dubois, recteur de l'UMons, ont remis les choses au clair. ©E.B.

Des allégations non-fondées, des contre-vérités dommageables, voilà ce à quoi l’Université de Mons estime avoir dû faire face depuis l’annonce de l’obtention de l’habilitation nécessaire à l’organisation d’un master en médecine à Mons. Des propos “propagés ou proférés” qui proviennent d’un malentendu, entretenu par des notions de “financement ou surfinancement” et qui suffisent à semer le doute dans l’esprit du grand public ou directement des étudiants et de leurs proches.

Ce jeudi, l’UMons a donc tenu à remettre les points sur les i. Pas question de parler de master “sans financement” ou de “master au rabais” : les étudiants seront encadrés par des enseignants compétents, sur le site montois, et bénéficieront d’un enseignement de qualité. La promesse est formulée et justifiée par plusieurs arguments. “Il faut d’abord rappeler qu’il s’agit bien d’un master conjoint avec l’ULB, d’une co-diplômation”, insiste Philippe Dubois, recteur.

”Ce n’est pas une lubie, encore moins une volonté de sous-localisme. Notre Faculté de médecine existe depuis 50 ans, elle ne doit donc pas être créée. Son existence implique donc l’existence actuelle et effective de moyens, tant académiques qu’en termes d’infrastructures. Il n’y aura dès lors pas de répercussions financières pour la collectivité. Nous disposons déjà de laboratoires à la pointe, d’équipements de qualité.”

Un partenariat solide avec l'ULB et l'hôpital Erasme

Pas question, non plus, de réclamer la création d’un hôpital académique. “Nous avons un partenaire, l’ULB, et un accord qui nous lie avec l’hôpital académique Erasme. Ce qui permettra à nos étudiants de réaliser leurs stages au sein des hôpitaux hainuyers hébergeant les 200 lits CHU partagé par Erasme mais aussi auprès de médecins généralistes hainuyers”, par ailleurs demandeurs, justement, d’accueillir des étudiants.

Concrètement, qu’un étudiant qui termine son bachelier à Mons y poursuive son cursus ou qu’il aille poursuivre son master ailleurs, par exemple à Bruxelles, ne changera rien à la question de son financement, octroyé par la Fédération Wallonie-Bruxelles. “Chaque étudiant inscrit à Mons bénéficiera du même financement de la part de la FWB qu’un étudiant inscrit dans le même cursus à l’ULB”, insiste encore le recteur.

L’organisation du master ne coûtera donc pas un euro de plus à la FWB ou n’impliquera en rien une formation “au rabais”, comme craint par certains étudiants et familles, perdus face à un flot d’informations peu lisibles. “De notre côté, nous allons rendre le métier de médecin généraliste plus attrayant, plus concret pour des étudiants qui peuvent avoir une vision tronquée de la profession”, ajoute Dr Alexandre Legrand, doyen de la Faculté de Médecine.

”Le réseau de stage existe déjà mais sera étendu, surtout en médecine générale, même si les étudiants ne seront pas obligés d’effectuer leur stage en Hainaut.” L’objectif reste de pousser les étudiants à pratiquer la médecine générale et à s’installer dans une province qu’ils connaissent pour y vivre et pour y avoir effectué la majeure partie de leur stage. “On n’invente rien lorsque l’on dit qu’un médecin spécialiste est plus mobile qu’un médecin généraliste, plus implanté dans la communauté. On a donc bon espoir de pouvoir renforcer le nombre de médecins installés en province de Hainaut grâce à ce master.”

À Mons, on estime que sur 100 étudiants en médecine, 80 à 85 % d’entre eux sont originaires de la province de Hainaut. Leur donner la possibilité de suivre un cycle complet d’étude à Mons tout en profitant toujours des avantages d’une co-diplômation ULB est donc une opportunité majeure, quoi que puissent en dire certains.

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