Il envoie des satellites dans l’espace mais il oublie de payer une prostituée… Le savant est poursuivi pour un viol !

L’homme, trop occupé entre la science, les cours d’université et son mandat politique n’est pas venu s’expliquer devant le tribunal.

Il a payé, la veille du renvoi en correctionnelle.
©SHUTTERSTOCK

Professeur à l’université de Liège, ingénieur au sein de la NASA, élu dans sa commune, E. est un esprit brillant, bouillonnant, très occupé. Durant son temps libre, il rend visite à une prostituée. Il se rend chez elle, à deux reprises.

Satisfait, il y retourne une troisième fois, le 28 octobre 2019, mais sans un sou en poche cette fois. Il promet de lui faire un virement et lui montre la preuve. La prestation est faite. Cependant, la somme n’arrive jamais sur le compte de la femme de joie, qui dépose plainte pour escroquerie… mais aussi pour viol et attentat à la pudeur.

Angélique Vuillot, pour le ministère public, estime que l’escroquerie est établie, mais pas les deux autres préventions, “car la victime a accepté en toute conscience un paiement ultérieur”. Elle demande une peine de principe.

Plaidoirie militante

Du côté de la partie civile, Me Laurent Levi plaide pour le respect des professionnelles du sexe. L’avocat rappelle que ces femmes sont des êtres humains, des citoyennes, victimes d’une stigmatisation sociale, réduite au rang des filles de la rue… “Ma cliente se sent escroquée et violée. Lui se dit négligent, non fautif, trop occupé par son métier et son mandat politique”, s’insurge l’avocat.

Me Levi déclare que le prévenu n’est jamais venu se présenter devant la chambre du conseil. Il le compare à un criminel en col blanc. “Lors de sa dernière convocation devant la chambre du conseil, on ignorait qu’il avait payé, mais il l’a fait dans le seul but d’échapper à une comparution devant la justice, convaincu qu’il suffisait de payer. Il m’a même envoyé un courriel larmoyant”.

En droit, l’escroquerie prévoit le fait de s’approprier une chose. “Le corps humain n’est pas une chose mais la cour de cassation a tranché. L’obligation de prester un service peut constituer une escroquerie”, explique l’avocat. Il ajoute que cette escroquerie a conduit à l’infraction de viol. “Le client n’est pas le roi quand il demande un service à une professionnelle du sexe”.

Me Levi souhaite un jugement qui reconnaît les droits des travailleuses du sexe, comme prestataire de services.

Jugement le 19 avril.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...