La mobilité des PMR toujours pas idéale à Mons : “un travail de longue haleine est mené pour améliorer la mobilité”
Le conseil communal a été interpellé pour la deuxième fois en deux ans sur ces problèmes de mobilité.
Publié le 22-03-2023 à 15h02
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Circuler à Mons en étant une personne à mobilité réduite relève parfois du parcours du combattant. Entre les trottoirs trop étroits, les bâtiments difficilement accessibles ou encore les passages pour piétons mal conçus, beaucoup n’osent même plus sortir de chez eux. Une situation dénoncée ce mardi au conseil communal de Mons.
“Voici déjà deux ans que nous nous sommes présentés devant le conseil communal pour parler des obstacles à une mobilité autonome des PMR à Mons. Nous avions alors expliqué ce qui nous avait motivés. Nous avions été effrayés de voir une personne en chaise roulante électrique sur la chaussée de Jemappes, devant les camions, parmi les voitures, Il nous a dit qu’il n’avait pas d’autre choix parce qu’il n’y a rien de prévu pour qu’il roule dans un endroit sécurisé”, relate un citoyen au conseil communal avant de poursuivre.
“Deux ans après, il n’a toujours pas d’autre choix, ni lui ni d’autres PMR dont nous avons fait connaissance qui roulent aussi sur des chaussées, des rues sans trottoirs…. parce qu’ils n’ont pas le choix non plus. Nous connaissons aussi maintenant tellement de PMR, de personnes malvoyantes, des personnes handicapées qui n’osent pas se risquer dehors et préfèrent rester chez elles. Nous vous avons dit pourquoi ils n’ont pas le choix. Nous vous avons parlé des obstacles à une mobilité autonome des PMR à Mons : des trottoirs en mauvais état, trop étroits ou absents, des traversées dangereuses, des “adoucis de bordure” inutilisables, des obstacles qui les encombrent…. Autant de freins, d’obstacles qui empêchent les PMR de Mons d’avoir une mobilité autonome dans l’espace public et de participer pleinement à la vie sociale. ”
Ces constats ont abouti sur la création d’un groupe de personnes à mobilité réduite sur les réseaux sociaux qui présente désormais 489 membres qui relaient quotidiennement leurs problèmes de mobilité. Une situation loin d’être idéale dont l’échevine de la Mobilité, Charlotte De Jaer (Ecolo), est bien consciente.
“Nous sommes conscients que tout le monde a droit de se déplacer librement et, force est de constater, que les PMR ont encore du mal à le faire à cause de trottoirs trop étroits, de passages piétons mal conçus ou encore de bâtiments inaccessibles”, répond Charlotte De Jaer. “Cela représente autant de défis à réaliser et autant de freins pour la mobilité des PMR. Améliorer la mobilité des PMR c’est également améliorer la mobilité de toute la population. Nous avons donc bien entendu la volonté d’améliorer ce point dans les années à venir. ”
Depuis deux ans, l’échevine n’est toutefois pas restée les bras croisés même si le chemin reste encore long avant que la mobilité des PMR soit idéale à Mons. “Il faut s’engager tous ensemble à poursuivre le travail au jour le jour”, ajoute Charlotte De Jaer. “Je partage leurs inquiétudes sur les voies cyclo-piétonnes. Nous irritons cependant d’une situation difficilement changeable. Malgré tout, nous n’avons supprimé aucun trottoir au profit d’autres modes de transport. Les nouveaux aménagements sont également conçus pour pouvoir accueillir au mieux les PMR. Nous essayons au maximum de séparer les flux lorsque l’espace nous le permet. Nous agissons donc mais cela prend du temps pour changer drastiquement la mobilité dans une ville. ”
La Ville entend poursuivre ses aménagements en suivant le principe STOP qui classe les usagers par ordre d’importance en commençant par les PMR pour finir par les automobilistes. Ce même principe sera mis en pratique pour les futurs aménagements et réfections de voiries.
“Je vais proposer aux représentants des PMR de participer aux réunions conjointes des différents conseils consultatifs afin qu’ils puissent participer à l’élaboration des différents projets de voirie. Tout se fera évidemment en concertation avec l’échevin des Travaux”, explique Charlotte De Jaer.
L’échevine a finalement conclu en rappelant qu’elle travaille avec les partenaires wallons et le TEC notamment pour que leurs aménagements prennent également en compte les besoins des PMR.
Bref, un travail de longue haleine doit encore être réalisé pour améliorer la mobilité à Mons. “Nous avons déjà beaucoup travaillé mais il reste encore pas mal de boulot. Nous restons motivés pour poursuivre les aménagements en faveur de la mobilité des PMR”, conclut Charlotte De Jaer.