Les acteurs des soins de santé en Hainaut se mobilisent pour soutenir l’organisation d’un master en médecine à l’UMons
Ils adressent une lettre ouverte aux ministres et députés afin de faire évoluer la position de la ministre Glatigny.
Publié le 15-03-2023 à 16h01 - Mis à jour le 25-03-2023 à 09h20
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L’organisation d’un master en médecine par l’Université de Mons est loin d’être acquise. Malgré le soutien quasi unanime des acteurs régionaux – citons les élus locaux dans leur grande majorité, le collège provincial du Hainaut ou encore le conseil du développement du Cœur du Hainaut de l’intercommunale IDEA – la ministre de l’enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR), semble être déterminée à ne pas céder.
Convaincus que pouvoir proposer un cursus complet sur le site montois serait bénéfique à l’ensemble de la province, les acteurs des soins de santé hennuyers se mobilisent et prennent la plume afin de s’adresser aux ministres et parlementaires. La lettre ouverte, rédigée par les docteurs Jérôme Lechien et Giovanni Briganti, est signée par les représentants d’EpiCURA, d’Helora, du CHwapi et de l’ISPPC.
Les deux signataires rappellent que, selon les chiffres émanant d’organes sanitaires officiels, il est primordial de trouver des solutions afin de renforcer l’offre de soins et améliorer la santé des citoyens, et ce alors que l’espérance de vie en Hainaut est inférieure à la moyenne nationale et le taux de mortalité supérieur à la moyenne wallonne.
”Selon l’observatoire de la santé, en Wallonie, nous comptons 1 généraliste pour 992 habitants. Dans le Hainaut, c’est de l’ordre d’un généraliste pour 1058 habitants, avec grande variation sur le territoire. Les incitants financiers pour attirer des médecins généralistes ne sont malheureusement pas suffisants car nous manquons de médecins en Fédération Wallonie-Bruxelles (Numerus Clausus fédéral), et nous assistons à une fuite des cerveaux puisque de nombreux jeunes médecins en formation ayant quitté la région pour terminer leur cursus ailleurs ne reviennent pas exercer dans la région.”
Et de poursuivre : “Les chiffres liés aux spécialistes ne sont guère meilleurs puisqu’en Wallonie nous comptons un spécialiste pour 381 habitants et, dans le Hainaut, un spécialiste pour 548 habitants. L’impact du développement d’un master en médecine paraît évident au vu des statistiques annuelles de l’INAMI qui démontrent que posséder le master est associé à 52 % de médecins généralistes en formation en plus pour la région.”
Pour les auteurs, il apparaît que soutenir l’organisation d’un master en médecine à Mons n’a rien d’une logique de sous-localisme, comme l’avait soutenu la ministre. “Il est question de développer un projet de master en médecine (UMONS-ULB) qui aura un impact direct sur l’accès et la qualité des soins de santé dans une région qui en a besoin. Qui oserait, par ailleurs, parler de sous-localisme alors que la Wallonie ne compte qu’une seule faculté de médecine disposant du master (ULiège) ?”
Sur le terrain, les besoins sont criants. Les hôpitaux et les équipes soignantes sont probablement encore les plus à même d’en témoigner. “Nous espérons que la décision finale dépassera les jeux politiques et sera centrée sur l’humain, le citoyen, et sa santé.” Pour rappel, la pétition lancée par Jérôme Lechien et Giovanni Briganti a été signée par quelque 2 800 professionnels de la santé (dont 1 400 médecins), patients et citoyens.