Le temps d’une séance de cinéma, des élèves du Collège Sainte-Marie à Saint-Ghislain ont pris la place de malvoyants au Liff de Mons
La séance du film “La Guerre des Lulus” était projetée au Plaza en audiodescription, une expérience particulière pour ces enfants de 3e et 4e primaire.
Publié le 15-03-2023 à 14h02
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Ce mercredi, des élèves du Collège Sainte-Marie à Saint-Ghislain ont participé à une expérience un peu particulière. En effet, bandeaux sur les yeux, ils ont écouté le film plus que regardé. “Ils ont à plusieurs reprises enlevé leur bandeau mais globalement, ils ont su rester calmes durant la séance”, nous confient Philippe Leroy et Candice Evrard, leurs instituteurs. “L’audiodescription permet d’avoir une “vision”, c’est le cas de le dire, complètement différente sur un film. Cela permet aussi de faire le rapport entre un film et la lecture où, là aussi, on imagine les choses plus qu’on les voit. On a le complément du son mais ça se rapproche de la lecture. C’est aussi hyper-enrichissant pour ces jeunes élèves de se mettre à la place, le temps d’un film, d’une personne aveugle ou mal voyante.”
Lors d’une séance de cinéma en audiodescription, le comédien qui explique les choses qu’il voit ne se trouve pas dans la salle mais sa voix est incrustée dans la bande-son du film elle-même. “D’un point de vue pédagogique, c’est aussi intéressant. Un des freins, c’était probablement le vocabulaire. Ils ont probablement éprouvé des difficultés à comprendre certains mots utilisés dans la description des images qu’ils ne pouvaient pas voir, ce qui a probablement provoqué le fait qu’ils aient régulièrement enlevé leur bandeau. Ce sera l’occasion de revoir en classe ce vocabulaire.”
Entendre un film plutôt que le voir, c’est forcément quelque chose qui travaille l’imagination. À l’asbl des Amis des Aveugles, à Ghlin, on essaye depuis longtemps de jouer sur cet aspect des choses. “Ce genre d’action sensibilise forcément les enfants mais aussi des adultes aux déficiences visuelles et je pense qu’il n’y a rien de mieux que de leur mettre un bandeau sur les yeux pour les confronter avec la réalité de ce que les personnes non ou mal voyante vivent au quotidien”, nous confirme Bérénice Wafellman, animatrice au service loisir des Amis des aveugles. “Cela fait 20 ans que l’on travaille avec le festival et qu’on organise des séances particulières. La cécité, concernant les personnes mal voyantes, est parfois aussi un handicap invisible et les gens ne se rendent pas suffisamment compte des difficultés qu’ils peuvent ressentir au quotidien.”