Projet d’usine de recyclage de plomb à Ghlin : Desquesnes demande le retrait du permis, Galant réclame de nouvelles études
La bourgmestre de Jurbise a avancé de nouveaux éléments, à savoir la construction prochaine de six éoliennes à proximité du site convoité.
Publié le 07-03-2023 à 15h01 - Mis à jour le 07-03-2023 à 17h07
Comme prévu, la ministre wallonne de l’environnement, Céline Tellier (Ecolo), était à nouveau questionnée ce mardi sur un dossier pour le moins sensible : la construction d’une usine de recyclage de plomb par le groupe Envirolead, dans le zoning de Ghlin. Comme nous l’annoncions dans nos colonnes, le député sonégien François Desquesnes (Les Engagés) a sollicité de la ministre le retrait pur et simple du permis octroyé par ses soins, évoquant le principe de précaution.
Une démarche à laquelle la ministre ne s’est, pour l’heure, absolument pas montrée sensible, rappelant que le permis était conditionné au respect d’une série de mesures et de dispositions visant à écarter les risques potentiels pour la santé humaine ou l’environnement. Céline Tellier évoque par exemple l’utilisation des meilleures techniques disponibles, des normes plus strictes que ce qu’impose l’Europe, des contrôles renforcés au lancement de l’activité.
“Le département de la police et des contrôles, qui a été renforcé depuis le début de la législature, sera proactif et vigilant, et un comité d’accompagnement permettra aux riverains de rester impliqués dans le suivi du dossier. Je n’aurais jamais soutenu un projet qui ne donnerait pas la priorité à la santé des riverains et à la protection de l’environnement”, a-t-elle soutenu, rappelant encore que le développement de pareille activité – le recyclage de batteries au plomb – était nécessaire pour coller à l’évolution de la société.
"Ne pas jouer avec la santé des citoyens"
La ministre a donc tenté de rassurer, sans y parvenir. “Vous répétez des informations transcrites dans un arrêté qui présente des lacunes”, a ainsi estimé François Desquesnes. “Les normes fixées sont inefficaces, nous n’avons aucun contrôle quant au dépôt de poussières sur les sols et les contrôles ne sont globalement plus stricts que lors de la première année d’activité. Nous répétons que le site convoité actuellement est inapproprié à une telle activité et demandons que le permis soit enlevé, afin de ne pas jouer avec la santé des citoyens. ”
De son côté, Jacqueline Galant a apporté un élément neuf, à savoir la construction prochaine de six éoliennes à proximité immédiate du site par les sociétés Luminus et Ventis. “Leur construction pourrait avoir un impact considérable sur la direction et la consistance des rejets d’un point de vue environnementale. Sans aller aussi loin que Les Engagés qui réclament le retrait du permis, je demande que de nouvelles études soient menées afin de prendre en compte ces nouveaux éléments. ”
Le bourgmestre de Jurbise, qui a rencontré les riverains à plusieurs reprises – dont une dernière fois vendredi, pendant près de deux heures, sur le site – entend demander une analyse indépendante de l’air sur le territoire de sa commune, aujourd’hui et après l’installation de l’usine si celle-ci devait voir le jour. “Je ne peux qu’entendre les citoyens et producteurs inquiets des conséquences d’un tel projet sur leur santé et leurs cultures. ”
La ministre n’a pu se prononcer sur le sujet des éoliennes, n’ayant pas les éléments techniques à disposition. Mais elle devrait rencontrer le comité de riverains opposé au projet prochainement, une date étant actuellement recherchée par son cabinet.