20 ans après le drame des Mésanges, Mons se souvient et rend hommage aux victimes

La commémoration a été organisée au pied de la stèle reprenant le nom des sept personnes ayant perdu la vie cette nuit-là.

Emeline Berlier

C’était il y a 20 ans, jour pour jour. Dans la nuit du 19 au 20 février 2003, la tour des Mésanges, située à l’Allée des Oiseaux, est la proie des flammes. Le bilan est plus que dramatique. Piégées dans un immeuble qui s’embrase, sept personnes perdent la vie, dont un enfant. D’autres sont blessées ou s’en sortent miraculeusement indemnes. Du moins physiquement. Car 20 ans plus tard, les cicatrices sont toujours béantes et l’émotion particulièrement vive.

Ce lundi, c’est au pied de la stèle sur laquelle sont gravés les noms des défunts qu’un hommage a été rendu par la ville de Mons. “20 ans plus tard, le souvenir du drame est toujours là, indélébile. Douloureux. Impossible à effacer. Quoi qu’il advienne, la tragédie des Mésanges restera gravée dans nos mémoires à jamais”, souligne Nicolas Martin (PS), bourgmestre. “Nous sommes réunis pour dire que nous n’oublions pas, pour témoigner du soutien de la communauté montoise à toutes les familles touchées par cette terrible épreuve. ”

Le drame des mésanges a été commémoré ce 20 février 2023.
Le drame des mésanges a été commémoré ce 20 février 2023. ©E.B.

Des familles qui sont là, malgré la difficulté pour certains à revenir sur les lieux du drame. “Aujourd’hui, 20 février 2023, 20 ans jour pour jour après les faits, l’île aux oiseaux se souvient. Mons se souvient. Nous honorons la mémoire de ceux qui ne sont plus là. Et en notre for intérieur, nous pensons à eux. Car c’est le souvenir de nos disparus qui fait en sorte qu’ils restent toujours, d’une manière ou d’une autre, toujours à nos côtés. ”

Le courage des survivants

De son côté, John Joos, qui fut le porte-parole du comité des victimes, a aussi rappelé le courage des habitants de l’immeuble. “C’est en plein milieu de l’horreur de cet incendie que certains d’entre eux ont laissé leur propre vie, en voulant sauver celles de leurs voisins et de leur famille. Je pense à Pierre Breuse, qui a porté sa maman, Agnès Princelle, sur ses épaules dans l’espoir de la sauver, ainsi qu’à Béatrice Manouvrier et son fils Nicolas Petit, qui ont frappé à toutes les portes en remontant les étages, réveillant ainsi de nombreux habitants présents aujourd’hui. ” Les pompiers, dont le courage a là encore été souligné, étaient eux aussi présents pour se souvenir.

Le drame des mésanges a été commémoré ce 20 février 2023.
Le drame des mésanges a été commémoré ce 20 février 2023. ©E.B.

Pour John Joos, cette cérémonie commémorative est aussi l’occasion de remettre en avant le combat judiciaire mené pour les victimes et leurs proches. “Il y a quelques jours, des excuses publiques ont été formulées par la société Toit&Moi auprès des familles des victimes et des survivants. Bien évidemment, cela n’effacera rien mais il était de notre devoir de les réclamer, et du devoir des autorités de reconnaître publiquement la douleur toujours présente de ces femmes, de ces hommes, de ces enfants qui ont dû endurer le pire. Il y a encore de la tristesse mais aussi une énorme colère. ”

Rapidement après le drame, des voix s’étaient en effet élevées pour dénoncer d’importants manquements en termes de sécurité dans l’immeuble des Mésanges. Les normes pompiers n’étaient, par exemple, plus respectées. À l’issue d’un procès attendu mais ô combien difficile pour les familles, la Sorelobo (désormais Toit&Moi) avait été condamnée pour des faits d’homicide involontaire et de coups et blessures par défaut de prévoyance. John Joos rappelle encore que “la piste de l’incendiaire, a quant à elle été épuisée. ”

Tourner la page sans jamais oublier et tirer les leçons d’un drame qui aurait, peut-être, pu être évité, voilà le souhait de chacun aujourd’hui.

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