Mons : des rencontres de terrain pour soutenir l’École du Dehors
Le conseiller communal Ecolo Vincent Crépin estime que la ville a un rôle à jouer pour développer davantage le concept.
Publié le 06-02-2023 à 17h03
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Si l’École du Dehors est un concept pédagogique qui se développe de plus en plus, il reste malgré tout assez marginal dans les écoles de la région. À Tournai, l’expérience a été à ce point concluante que le CRIE de Mouscron vient de publier un livret de 90 pages, destiné à garder une trace de celle-ci mais surtout à inspirer d’autres communes. À Mons, cette volonté a été entendue puisque Vincent Crépin (Ecolo), conseiller communal, espère pousser davantage d’enseignants à franchir le pas.
“Tournai est une ville pionnière en la matière. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de découvrir l’expérience-pilote qui y a été menée au travers d’une conférence qui y a été donnée durant le mois de janvier”, explique l’élu montois. “Une douzaine d’écoles, tous réseaux confondus, ont développé cette pratique éducative et pédagogique avec le soutien et l’accompagnement du CRIE de Mouscron. Suite à cela, j’ai souhaité prendre des contacts pour savoir dans quelle mesure la pratique pédagogique de l’École du dehors était ou non développée à Mons. ”
"On n'apprend pas en restant enfermé entre les quatre murs d'une classe"
Instituteur de formation, Vincent Crépin est depuis longtemps convaincu des bienfaits d’un apprentissage à l’extérieur. “On n’apprend pas en restant uniquement enfermé entre les quatre murs d’une classe. À l’époque, j’organisais des cours à l’extérieur plusieurs fois par mois avec mes élèves de 6e primaire de Jemappes. L’environnement extérieur offre une multitude de possibilités pour découvrir, expérimenter et apprendre. Et il est essentiel de profiter ce levier éducatif exceptionnel surtout lorsqu’on travaille avec un public parfois fragilisé qui ne dispose pas toujours d’un jardin.”


Ses bienfaits du concept sont unanimement reconnus : ouverture et lâcher-prise, apprentissage par les essais et erreurs, questionnement permanent, observation, spontanéité, curiosité, émerveillement, plaisir,… Cette méthode a vocation à favoriser le développement global (psychologique, cognitif, moteur) de l’enfant. “C’est quelque chose que la ville de Mons devrait davantage valoriser. J’ai donc pris contact avec des gens de terrain afin d’écouter leur témoignage, comprendre leur réalité, éventuellement relayer leurs difficultés. ”
Sur le terrain aux côtés des enfants
C’est ainsi que l’élu s’est retrouvé sur le terril de l’Héribus aux côtés d’une classe de troisième année maternelle de l’école Notre-Dame de Messines. “Virginie Marque pratique l’Ecole du Dehors depuis quatre ans et a accepté de participe à une activité à ses côtés. Tous les vendredis matin, ses élèves quittent la classe pour passer la journée (ou une bonne partie de celle-ci) à l’extérieur. Cette fois, il s’agissait de repérer les signes du printemps.”
Les enfants ont profité d’une matinée libre où la place est clairement laissée à la découverte et à l’exploration, avant que les apprentissages ne soient davantage cadrés en après-midi. “Ils ont passé la journée sur le terril, ont même pris leur repas là-bas. Le travail se poursuit ensuite en classe, de manière plus classique. Il était intéressant de voir comment cette enseignante a transposé la méthode à ses classes et quels sont les aides que la ville pourrait lui apporter.”

Dans le cas présent, peu de difficultés ont été relevées. “Mis à part l’accès au terril, quelque peu rendu compliqué par l’état des escaliers, elle évolue en quasi parfaite autonomie”, souligne Vincent Crépin. “Mais ce n’est peut-être pas le cas de tout le monde. J’aimerais beaucoup poursuivre le travail en multipliant les contacts et en rencontrant un maximum de gens de terrain. Je suis sûr que la ville a un rôle à jouer pour soutenir cette démarche d’apprentissage.”
Par exemple dans la mise à disposition d’espaces verts, dans l’achat et le prêt de matériel spécifique plus lourd, dans le soutien à la formation des enseignants en la matière, dans la diffusion d’une liste exhaustive et à jour des lieux où développer l’Ecole du Dehors, dans la création d’un réseau de bénévoles accompagnateurs ou encore dans l’installation d’espaces abrités… L’École du dehors s’appliquant tout au long de l’année scolaire, et non pas juste à la belle saison.