Passage du Centre: un administrateur pour trouver une issue à l'impasse?
Celui-ci serait chargé de trouver une solution qui fasse l'unanimité chez les propriétaires.
- Publié le 17-03-2022 à 08h55
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Provoquer un électrochoc. C'est la volonté de la Ville de Mons vis-à-vis des propriétaires du Passage du Centre, en appliquant la taxe sur les immeubles inoccupés à l'ex-galerie commerçante, fermée depuis novembre 2020 pour des raisons de sécurité. Le bâtiment était arrivé à un état de délabrement tel qu'il a été jugé dangereux pour le public. Cerise sur le gâteau, il n'était plus assuré.
Plus d'un an plus tard, la situation n'a pas bougé d'un iota. La vingtaine de propriétaires, qui doivent se prononcer unanimement, ne parviennent toujours pas à se mettre d'accord sur la vente ou la rénovation de leur bien. "Une nouvelle assemblée générale s'est déroulée la semaine dernière et elle a été assez houleuse", nous rapporte un des copropriétaires.
"C'est toujours le même principe. Il faut d'une part trouver un investisseur qui aurait suffisamment d'argent et qui voudrait investir à Mons. D'autre part, il faut trouver une symbiose entre tous les copropriétaires." Et manifestement, on la cherche toujours. Pour la trouver, deux des proprios ont entamé une action devant la justice de paix.
"L'affaire a été plaidée il y a une semaine devant la justice de paix car compte tenu de la situation de blocage, on voulait qu'il y ait un administrateur qui soit désigné pour contacter des investisseurs potentiels et la Ville pour connaître les prescriptions urbanistiques à respecter par l'investisseur qui se présenterait", explique leur avocat maître Pierre Rousseaux.
Si le tribunal suit la requête, l'administrateur sera donc chargé de jouer les négociateurs, mais rien de plus. "Le dernier mot, ce seront les copropriétaires et l'association des copropriétaires qui l'auront. Mais il faut déblayer le terrain: si chacun se regarde en chien de faïence, rien n'avancera."
Parmi les propriétaires, un pèse lourd: le promoteur Edouard Gallée, qui avait commencé à racheter différentes cellules dans l'idée de construire un parking sur le site. En août dernier, il annonçait qu'il jetait l'éponge. Aujourd'hui, il nous dit la même chose: il veut se débarrasser de ce bien "qui me (lui) coûte un œil en précompte immobilier". Il nous assure également que "tout le monde est vendeur."
Problème, mais "tout le monde ne vend pas la même chose et je ne pense pas que certains voudront donner leur bien, notamment ceux qui ont encore un crédit sur le dos."
La réception des invitations à payer la taxe va se rajouter à l'équation. Quant à mener un recours contre la taxe, ce n'est pas encore à l'ordre du jour. "Je dois examiner la motivation et bien d'autres choses encore", nous dit Me Rousseaux.