3300 km en un week-end pour déposer des dons et rapatrier 17 Ukrainiens
C’est rincés par 3300 kilomètres de route que Pierre Degand et sept autres Montois et Borains sont arrivés ce lundi en fin de matinée sur la place de Dour. Fatigués, mais heureux d’un périple profondément humain puisqu’ils ont ramené avec eux 17 Ukrainiens, des seniors, des femmes et des enfants qui avaient fui la guerre. 17 personnes en détresse qui ont accepté de suivre 8 inconnus qui ont pris la route vendredi dernier pour un aller-retour à Lisia Góra, Pologne.
- Publié le 14-03-2022 à 19h53
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Pour Pierre, tout a commencé par l’envie d’aider un ami investi dans l’association “Namur Solidarité Ukraine”, qui cherchait un moyen de transport pour transporter des dons. “Je me suis dit que ce serait quand même dommage de partir avec une camionnette remplie et de revenir à vide. J’ai un van pour transporter des gens et j’ai trouvé qu’il serait utile de profiter du trajet pour rapatrier des réfugiés”, explique-t-il.
Un Montois qui a mis sur pied un système de rapatriement le met en contact avec Darina, une Ukrainienne vivant à Boussu qui dispose de nombreux contacts là-bas. “On s’appuie sur des structures qui font très bien ce qu’elles ont à faire et nous nous occupons du transport.” Pour financer le déplacement, Pierre a lancé un appel aux membres de son réseau Sequoia Ways, réunissant des personnes retraitées. “Le trajet de 4 camionnettes a représenté un coût de 2400€.”
Sur place néanmoins, tout ne s’est pas passé comme prévu. Si les dons ont été normalement acheminés et pris en charge à la frontière par des Ukrainiennes, le retour avec les réfugiés fut assez improvisé. “Des rendez-vous avaient été fixés par Darina, qui appelle les gens et les rassurent sur nos intentions. Mais beaucoup de rendez-vous ont été annulés: il n’y avait plus que 7 personnes pour une capacité de 22. Les Russes font beaucoup d’intox sur les réseaux sociaux, affirmant que les réfugiés seront parqués comme du bétail et la Belgique était notamment épinglée.”
Le groupe se scinde alors en deux, un convoi partant avec ces 7 personnes direction la Belgique, l’autre passant par un camp de réfugiés pour proposer un lift. “C’était un centre commercial, comme les Grands Prés, transformé en camp de réfugiés. Il a fallu donner confiance aux femmes, qui avaient quatre hommes en face d’elles. On appelait Darina, qui s’exprimait en ukrainien et les rassurait.” 10 personnes et deux chiens ont finalement embarqué pour un premier transfert. Ces 17 personnes seront hébergées à Dour, notamment par des habitants. “On entend reconduire l’opération car on a reçu des dons pour pouvoir refaire au moins 2 trajets.”
Mais cela dépendra de la réactivité des communes et des capacités de logement. Outre un appui logistique, le Réseau Séquoia veut proposer des activités sociales aux réfugiés, leur permettre de se retrouver… L’aide ne fait que commencer.