Ghlin: les opposants à Recotri regrettent de ne pas être assez entendus
Le collectif opposé à Recotri regrette de ne pas être assez entendu.
Publié le 26-01-2022 à 21h10
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Mercredi, le collectif Vigilance Pollution Santé Ghlin a déposé une pétition signée par quelque 119 personnes à la Ville de Mons pour s’opposer à l’agrandissement de Recotri et son projet de centrale à béton.
Le collège communal devra se prononcer sur la demande de permis dont l’enquête publique se termine jeudi. Or, du côté des riverains, on déplore ne pas être assez entendus. "Nous aurions voulu être reçus par le bourgmestre pour lui remettre, avec la pétition, le dossier très détaillé que nous avons monté et qui reprend toutes les anomalies constatées dans le chef de Recotri", explique le porte-parole du collectif. "Nous craignons que les autorités soient amenées à statuer à partir de renseignements qui ne sont pas corrects. Nous aurions donc voulu discuter des pièces en notre possession."
Le collectif a remis une pétition et un dossier détaillé.
On le sait, entre l’entreprise ghlinoise et ses voisins, c’est la zizanie depuis plusieurs années déjà. Les riverains dénoncent toute une série de nuisances et d’infractions, trop peu constatées à leur goût par la police de l’environnement. "Toutes les conditions du premier permis ne sont déjà pas respectées", soulève le porte-parole du collectif de riverains. "Il y a par ailleurs des travaux de dépollution qui doivent être menés, et nous avons de bonnes raisons de craindre qu’ils soient confiés à une société qui n’a pas tous les agréments. Enfin, nous avons relevé toute une série de problèmes liés à la nouvelle demande de permis : proximité d’un site Seveso, aléas sismiques, risques de vibration, charroi trop important pour une petite voirie, problème d’accès au Ravel…"
Cerise sur le gâteau, la demande de permis aurait conduit à une violation du RGPD. "À la suite d’une demande d’Envirosol, des données personnelles des propriétaires possédant un bien dans un rayon de 50 km autour de Recotri ont été dévoilées. Il y a leur identité, celle de leurs ayants droit, la superficie de leur maison ou encore des informations sur leur situation administrative et fiscale. Tout cela s’est retrouvé dans le dossier dans le cadre de l’enquête publique. Nous avons interrogé le fonctionnaire technique. Il nous a confirmé que ces informations n’avaient rien à faire là. La Ville ne peut pas dire qu’elle n’a pas connaissance de ce problème, car les informations sont reprises dans le dossier consultable au sein de son administration dans le cadre de l’enquête publique. Nous estimons que c’est une infraction au RGPD. Et nous craignons par ailleurs que Recotri constitue une base de données à partir qui pourrait servir à faire pression sur les riverains."
Pour le porte-parole, il y a "suffisamment d’éléments sérieux pour faire cesser cette histoire." Il y a un an justement, le collège communal indiquait chercher une faille juridique pour faire cesser l’activité de Recotri ou du moins, ses débordements. "Nous avions envoyé à la Ville un document de cinq pages qui reprenaient des éléments assez sérieux pour faire fermer l’entreprise. Au moins le temps de mener une enquête et éclaircir la situation. Mais nous n’avons eu aucun retour. Pourtant, la situation est urgente et grave."
Interrogé sur le dossier lors du dernier conseil communal, le bourgmestre Nicolas Martin a répondu qu’il ne pouvait pas anticiper la décision qui sera rendue pour la demande de permis, alors que tous les services concernés n’ont pas encore remis leur avis. Mais il a assuré que le collège veillerait à la santé et au bien-être des riverains. Du côté de la Ville, on ajoute par ailleurs qu’une réunion avait été proposée avec l’échevin de l’Urbanisme, en charge du dossier. Ce qui a été refusé par le collectif. Enfin, quant aux données publiées dans le cadre de l’enquête publique, un délégué de la Ville au respect du RGPD va se pencher sur la question. De là à craindre des représailles de Recotri… "Le conflit dure depuis des années, l’entreprise connaît déjà les riverains", nous confie-t-on.