La tournée agricole de Jacqueline Galant: «On n’est pas assez conscient de la lourdeur de ce métier!»
Cet été, la députée-bourgmestre de Jurbise a entamé une tournée des fermes de l’arrondissement de Mons. Objectif: relayer les difficultés du monde agricole.
Publié le 13-08-2021 à 18h47
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Depuis quelques semaines, la députée-bourgmestre de Jurbise a entamé une tournée des exploitations agricoles de l’arrondissement de Mons-Borinage. Pas pour comparer la qualité des laits de ferme, mais bien pour prendre le pouls d’un secteur qui souffre en silence.
«Les agriculteurs ont de plus en plus de difficultés et le nombre d’exploitations diminue sans cesse. J’ai voulu visiter une ferme dans chaque commune afin d’aller à la rencontre des agriculteurs, qu’ils m’expliquent toutes les difficultés de leur métier et que je puisse relayer aux mieux leurs sollicitations», explique-t-elle.
Et le premier motif de mécontentement, «c’est la lourdeur administrative. On leur impose de plus en plus de contraintes, ils subissent des contrôles de plus en plus fréquents. Il y a aussi la problématique de la non-reprise; ils ont peur de laisser leurs enfants reprendre vu les difficultés du secteur.»
Deux éléments expliquent cette absence de succession: le prix des terres agricoles et une activité qui ne rapporte plus.
«Avant, le conjoint aidait à la ferme. Maintenant, le conjoint ou les enfants ont une activité à l’extérieur pour avoir une source de revenu garantie, car les revenus de la ferme ne suffisent plus à vivre décemment. Et pour ceux qui continuent à travailler en couple, on a remarqué qu’ils essaient de se diversifier et qu’il y a de plus en plus de magasins de vente directe de leur production.»
Relayer les difficultés au niveau wallon
Cette diversification, si elle permet de varier les revenus, peut aussi être un frein car elle amène aussi plus de tracasseries administratives, de contrôles et de charge de travail. «J’ai visité une ferme à Hensies où ils sont les derniers à vendre leur propre viande à la ferme et ils n’arrêtent jamais de travailler, entre les contrôles et la production de leur charcuterie.»
Une fois sa tournée achevée, Jacqueline Galant va synthétiser les doléances et problématiques et préparer toute une série de questions parlementaires touchant un secteur qu’elle connait bien et qu’elle entend défendre.
«Je suis issue d’un milieu agricole et d’une commune très rurale et je tiens à faire le relai des préoccupations des exploitants auprès du gouvernement wallon. J’ai rencontré des gens passionnés et qui ne s’arrêtent jamais. Et je pense qu’on n’est pas assez conscient de la lourdeur de ce métier.»
Par ailleurs, la députée cherche encore des exploitations dans 3 communes pour achever sa tournée: à Boussu, Quaregnon et Colfontaine. Pour peu qu’il existe encore une ferme dans ces communes…