Une application pour aider les Parkinsoniens à communiquer
Le handicap n° 1 pour une personne atteinte de Parkinson est la détérioration du langage. Dans le cadre d’un projet européen, une entreprise montoise conçoit une appli pour aider les malades à communiquer.
- Publié le 10-03-2021 à 16h20
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Pour le grand public, ce sont les tremblements qui caractérisent avant tout la maladie de Parkinson. Mais pour les malades, ce sont plutôt les difficultés d’élocution qu’engendre le syndrome de Parkinson qui sont handicapantes. Débit plus faible, oubli de mots, problèmes d’articulation… Tout cela met à mal la confiance en soi.
«Les patients osent de moins en moins engager un échange, jusqu’à ne plus parler du tout, ce qui engendre un isolement social», explique Kathia Marçal de Oliveira, directrice du laboratoire d’informatique de l’Université Polytechnique Hauts-de-France de Valenciennes. Son établissement s’est associé à différents partenaires belges et français dans un projet de recherche transfrontalier visant à développer un outil permettant d’aider les parkinsoniens à communiquer. Nom de code: ParkisonCom.
Actuellement, des logiciels d’aides existent, mais en nombre et aux fonctionnalités limitées. «On est souvent dans l’aide d’urgence, avec une interface de style images, où l’on peut chercher un mot-clé», selon Nicolas Jura, de la société montoise Drag On Slide.
Offrir un support quotidien, de manière ludique
Partie prenante de ParkinsonCom, la société spécialisée dans le développement de «serious games» va développer un logiciel qui fait plus que cela. L’ambition est de proposer un outil d’aide à la communication pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson et leur entourage et qui s’adapte suivant les besoins.
Sur base d’entretiens menés avec des patients atteints de la maladie, une liste des besoins a été établie: aider à préparer un dialogue, faire une demande, préparer une intervention sur un sujet divers, trouver des mots en temps réel, communiquer avec son réseau… Toutes ces fonctionnalités seront «emballées» dans une application ludique avec des exercices et des défis à remplir, permettant de débloquer du contenu supplémentaire.
«Quand on est sur une interface plus ‘gamifiée’, on perd son appréhension à parler.» Autre avantage, cela favoriserait un usage régulier de l’application.
«Le but est que les usagers aillent sur l’application de manière quotidienne pour préparer des phrases. Si je dois aller chez mon médecin, je vais sur l’appli, je m’entraine à faire des dialogues et comme ça, je suis prêt que je vais à mon rendez-vous.»
Personnaliser l’application
L’application se voudra aussi la plus personnalisée possible, grâce à un algorithme qui permettra d’adapter le contenu aux besoins de chacun. Cela en fonction du stade et de l’avancée de la maladie mais aussi des centres d’intérêt de l’utilisateur.
«L’appli proposera différents types d’interactions par rapport aux profils, suivant leurs centres d’intérêt.» Des thématiques d’actualité, sportives afin d’encourager à communiquer et de prévenir l’isolement qui guette potentiellement 50 000 Belges et 200 000 Français atteints de la maladie de Parkinson.