De la cortisone pour traiter l’anosmie?
Six mois après avoir perdu le goût et/ou l’odorat suite à une infection au coronavirus, 10% des patients n’ont pas récupéré leurs sens. Des chercheurs de l’UMons relancent une étude pour étudier un traitement.
- Publié le 20-10-2020 à 16h13
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Au cours de la première vague de l’épidémie de coronavirus, les Professeurs Jérôme Lechien et Sven Saussez, ORL et chercheurs à l’Université de Mons (UMONS), ont coordonné la première étude européenne visant à établir un lien entre l’infection à la Covid-19 et les troubles de goût et/où d’odorat.
Cette étude a été réalisée par 33 médecins ORL et chercheurs dans 12 hôpitaux européens auprès de 417 patients (263 femmes et 154 hommes) présentant une forme non sévère d’infection à la Covid-19, prouvée par un test PCR.
Les recherches se sont ensuite poursuivies sur une série plus importante de patients, concernant 2013 d’entre eux présentant des formes légères à modérées de COVID-19. Les publications scientifiques confirmèrent que la perte de goût et d’odorat touchait 70% des patients Covid-19 non-hospitalisés. Les chercheurs ont également montré qu’un patient présentant une anosmie en mars avril 2020 présentait plus de 90% de risques d’être positif.
9 sur 10 récupèrent le goût et l’odeur
En Belgique, 150 patients présentant une anosmie Covid-19 ont été inclus dans cette première étude et suivis jusqu’à ce jour. 80% de ces patients ont récupéré spontanément 2 mois après le début des symptômes. Après 6 mois, 90% des patients ont récupéré. 10% sont toujours anosmiques.
Aujourd’hui, alors que la deuxième vague déferle, les deux chercheurs rouvrent leur étude. Cette 2e phase de l’étude aura pour but d’évaluer l’efficacité de la cortisone (qui n’avait pas été utilisée lors de la première vague) comme traitement de l’anosmie.
La cortisone est actuellement administrée pour des formes sévères de Covid-19 et les auteurs désirent évaluer l’efficacité de ce traitement en réalisant des mesures objectives de l’odorat avant et après le traitement.
Ils souhaitent également étudier les défenses immunitaires et les réactions inflammatoires des patients ayant une perte de goût et d’odorat, en collaboration avec le Prof. Arnaud Marchant de l’institut d’immunologie (Érasme).
Des patients présentant une forme légère de Covid-19 (sans perte de goût et d’odorat) peuvent également intégrer l’étude (ce groupe permettra de comprendre les mécanismes spécifiques aux anosmiques).