Bus en site propre à Mons-Borinage, un RAVeL mieux connecté… Quels projets d’infrastructures dans le Cœur du Hainaut?
Le Plan Infrastructures 2020-2026 prévoit une enveloppe gonflée pour le transport en commun. Le projet de Bus à Haut Niveau de Service dans le Cœur du Hainaut a été retenu. Budget: 16 millions€.
Publié le 14-07-2020 à 17h11
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/BRGYMJSMTNAKBMUPNJQHXWL2TM.jpg)
Fin de semaine dernière, le ministre de la Mobilité Philippe Henry présentait le Plan Infrastructures 2020-2026, soit 2 milliards€ d’investissements dans le réseau routier, le réseau des voies hydrauliques, les aménagements pour les transports en commun et les réseaux de mobilité douce (RAVeL…).
Un plan qui, d’après le ministre, marque une rupture avec les précédents plans en ce qu’il vise à enrayer «un cercle vicieux» dans lequel le réseau ne cessait de s’étendre, mais sans moyens pour l’entretenir. Ce plan privilégie donc la rénovation et l’entretien de l’existant.
Toujours selon le ministre wallon, ce nouveau plan «amplifie très significativement la prise en compte des modes actifs et doux et des aménagements dédiés aux transports en commun». Au niveau wallon, la part allouée aux «modes actifs» (marche, vélo) est plus que doublée et celle dédiée aux transports en commun augmente de 43%.
Concrètement, comment ces nouvelles orientations se traduisent-elles au niveau local? Dans le Centre, peu de choses à signaler, les travaux programmés étant un copier-coller de ce qui était déjà prévu dans le plan 2019-2024 élaboré par Carlo Di Antonio, prédécesseur de Philippe Henry (voire la liste en bas d’article).
Dans la région de Mons par contre, de gros projets en matière de transport en commun et mobilité douce ont été mis en avant.
1.Le Bus à Haut Niveau de Service
C’est un projet réclamé depuis de nombreuses années par les militants écologistes locaux: la mise en place d’un bus à haut niveau de service (BHNS) dans le Cœur du Hainaut, sur la N51 reliant Mons à Quiévrain et qui verrait le jour d’ici 2026 pour son premier tronçon.
Si ce projet est évoqué depuis longtemps, c’est la première fois qu’un budget lui est alloué, via l’enveloppe spéciale transport en commun. Le projet bénéficie de 15,5 millions€, 4 millions pour l’étude et 11 millions pour la réalisation de la phase 1 du projet. «Cette phase part de Mons, au niveau du chemin de l’Inquiétude, jusqu’à la route Salik (NDLR: la N545) à Quaregnon», précise l’échevine montoise de la Mobilité Charlotte De Jaer.
Le BHNS implique la création d’un site propre pour le bus, ainsi que l’adaptation des feux aux carrefours pour faire en sorte que le bus soit toujours prioritaire. La fréquence du nombre de bus est également revue à la hausse, avec plusieurs passages par heure.
D’autres aménagements en site propre sont également prévus, sur la N90 vers Binche: à la Bascule-Saint Fiacre (4 millions€) et sur la chaussée Roi Baudouin à Saint-Symphorien (200 000€). Ces travaux étaient déjà inscrits au plan Infra 2019-2024.
Dans la région du Centre, Le BHNS déjà en service à La Louvière sera prolongé jusqu’au pont Capitte.
2.Un RAVeL mieux connecté
La Wallonie compte des kilomètres de tronçons RAVeL, mais leur gros défaut est qu’ils sont parfois mal connectés. Relier deux tronçons distants de quelques kilomètres peut s’avérer très périlleux.
La bonne surprise de ce Plan Infrastructures, où se décline un plan RAVeL, est qu’il s’attaque à des chaînons manquants. Si les travaux prévus dans le Plan RAVeL version Philippe Henry figuraient pour la plupart dans celle de Carlo Di Antonio, ils peuvent se révéler plus étendus dans la dernière version.
Ainsi, le RAVeL qui doit voir le jour sur la L109 entre Cuesmes et Estinnes-au-Mont démarrera finalement à Hyon. Le budget est passé de 3 375 000€ à 4 425 000€. La construction de cette liaison devrait commencer dès cette année, jusque Harmignies. La phase 2 jusque Estinnes est prévue en 2022.
Les travaux prévus doivent également permettre de mieux connecter les chemins de halage. C’est pourquoi le pont Henri Culot sera réhabilité pour permettre aux cyclistes de l’emprunter en toute sécurité.
Au rayon des travaux déjà prévus mais confirmés: la construction d’une passerelle piétonne et d’une rampe d’accès au chemin de halage en rive droite au niveau de la passerelle d’Obourg (1,5 million et 300 000€) et l’aménagement de rampes d’accès au chemin de halage au niveau de la passerelle du Grand Large pour 250 000€.
3.Axiale Boraine non-prolongée, mais contournement à Hornu
Une des premières mesures de Philippe Henry a été de geler tout nouveau projet d’extension routière avant de les analyser au cas par cas et de juger de leur pertinence. Dans le Borinage, un projet est ainsi passé à la trappe: la prolongation de l’axiale Boraine, entre Boussu et la N552 à Thulin, pour laquelle 3,5 millions€ étaient budgétisés dans le Plan Infrastructures Di Antonio.
Il s’agit de la seule modification majeure en termes de travaux routiers, les autres projets du Plan Infrastructures se retrouvant confirmés, y compris le contournement d’Hornu qui avait été gelé un temps. Cette voirie doit permettre de relier la N547 au niveau de la gare de Saint-Ghislain à l’axiale Boraine (N550) en passant au-dessus de la N51 (un pont est déjà construit) afin de désengorger le carrefour des «4 Pavés» d’Hornu.
Cette déviation du trafic automobile doit permettre de procéder à des aménagements de bus pour l’accès aux «4 Pavés» et ainsi prolonger le projet de «bus à haut niveau de service» évoqué plus haut. Budget du contournement: 8 millions€. Le plus gros effort consenti ces 6 prochaines années pour une route.