Mons: M-Steryl peut décontaminer 2100 masques par jour
Pour éviter les pénuries de masques, pourquoi ne pas les réutiliser? Une entreprise montoise vient de mettre au point une machine de décontamination.
Publié le 08-05-2020 à 16h10
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-Des premières mesures de confinement ont été décidées pour la Belgique le 12 mars. Les mesures ont été renforcées à partir du 18 mars , prolongées le 27 mars jusqu'au 19 avril et encore prolongées le 15 avril jusqu'au 3 mai. Une stratégie de déconfinement en 3 phases a été présentée le 24 avril. Les précisions sur le déconfinement ont été apportées le 6 mai .
- Numéros utiles: tous les ressortissants belges qui se retrouvent coincés dans un pays étranger peuvent contacter le call center du SPF Affaires étrangères au 02/501.40.00 (de 9h à 20h, heure belge). Pour tout autre question, afin de désengorger les postes de garde de médecine générale, une ligne spéciale a été mise en place: 0800/14 689 (entre 8h et 20h).
- Mais aussi:le site web www.info-coronavirus.bele et le compte Twitter du SPF Santé.
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En temps normal, le CHU Ambroise Paré à Mons (415 lits) consomme 430 masques chirurgicaux, une dizaine de FFP2 et 135 blouses à usage unique par jour.
En cette période de pandémie de Covid-19, l’hôpital en est à 2000 masques chirurgicaux, 400 FFP2 et 750 blouses jetables (plus 200 lavables) par jour. Suite à cette augmentation soudaine des besoins et au blocage des filières d’approvisionnement, l’hôpital a été contraint un temps de prolonger la durée d’utilisation des masques au-delà du temps requis pour éviter la pénurie. De plus, ses coûts logistiques ont flambé.
Le prix du masque chirurgical, 25 centimes/pièce, a parfois quadruplé et certains masques FFP2 «ont été achetés 7,15€ au pic de la crise», indique Stéphane Olivier, directeur du CHU. Tout ça pour des masques à usage unique. Mais ne pourrait-on pas les décontaminer pour les réutiliser afin de limiter les coûts et les déchets médicaux?
Un appel à projets est lancé par le Gouvernement wallon via sa «task force» visant à rendre plus autonome la Wallonie en matière sanitaire et où siègent représentants des ministères de l’économie, de la santé, des organisations patronales, les secteurs scientifiques et de la biotechnologie, l’ULiège.
Comme un grand four ultraprécis
Plusieurs entreprises y répondent, comme AMB Ecosteryl et dont le projet est retenu. Basée à Mons, l’activité principale de l’entreprise est le traitement des déchets par micro-ondes. En 20 jours, elle imagine et conçoit un procédé de décontamination par chaleur sèche. «Il s’agit de monter en température les masques à un niveau suffisant (environ 100 °C) pour que les micro-organismes meurent», explique Frédéric de Meulemeester, directeur technique d’AMB Ecosteryl.

Le procédé est simple. Le décontaminateur ressemble d’ailleurs à un grand four, que l’on branche simplement sur secteur. Mais ce n’est pas un bête four. «Les différences, c’est d’une part le contrôle de la température qu’un four ménager ne peut pas réaliser aussi précisément. D’autre part, c’est la programmation des cycles de montée et de descente de température, qui font l’objet d’un contrôle continu.»
Très simple d’utilisation, la machine doit pouvoir offrir une réponse rapide aux hôpitaux dans leurs besoins de décontamination. Sans procédures compliquées, elle peut être utilisée par n’importe qui moyennant une brève formation.
À chacun ses masques
Un critère était d’assurer que chaque soignant récupérerait bien son propre masque. «Nous avons imaginé des boîtes nominatives, comme des boîtes à tartines, dans lesquelles le personnel poserait ses masques utilisés. Ces boîtes iraient directement dans la machine sans être ouvertes et le personnel récupérerait ses masques décontaminés 2 h plus tard.»
La capacité journalière de la machine est de 2100 masques chirurgicaux, ou 1440 FFP2, ceux-ci étant placés dans de plus grandes boîtes. Des tests sont actuellement menés pour pouvoir également décontaminer des blouses. Le protocole d’utilisation prévoit de décontaminer trois fois maximum les mêmes masques.
Le premier testeur de la machine sera l’hôpital Ambroise Paré, qui l’aura gratuitement à l’essai durant un mois. Le coût du décontaminateur? 6000€ HTVA. Vite rentabilisés, considérant que l’hôpital dépense chaque jour plus de 1600€ en masques FFP2, si celui-ci se vend à 4,15€/pièce.
