Sauver le climat? Oui, s’il ne pleut pas…
Si les élèves furent nombreux à défiler à Mons lors de la manifestation pour le climat du mois de mars, on ne peut pas dire que l’opération «Tous à Vélo» suscite le même enthousiasme…
- Publié le 08-05-2019 à 17h16
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Venir à l’école ou au travail à vélo lorsqu’on habite dans un rayon de cinq kilomètres de sa destination, cela relève du bon sens, tant pour réduire les émissions de CO2 que pour réduire les embouteillages.
Alors que la question climatique fait la une de l’actualité à la faveur des marches pour le climat, un groupe de cyclistes montois organise demain une journée «Tous à vélo» ce jeudi 9 mai, en marge d’une nouvelle manifestation.
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La cible principale de cet événement, ce sont les écoles, histoire de proposer aux élèves de poser un geste concret en faveur du climat après avoir manifesté. L’Athénée Royal de Mons a embrayé sous l’impulsion de sa dynamique préfète Françoise Colinia. Elle a soutenu et promu activement l’opération par tous les moyens auprès des élèves et des parents d’élèves.
De 40 minutes en voiture à 20 minutes à vélo
Des professeurs aussi ont suivi, à l'image de Damien Lalisse, professeur de mathématiques habitant Saint-Symphorien et récent converti au deux-roues. «J'en avais assez d'être coincé dans les embouteillages. J'aime le vélo en tant que loisir et j'ai finalement franchi le pas, l'utilisant pour venir travailler. Désormais, mon temps de parcours est divisé par deux: je mets 20 minutes tous les jours alors qu'auparavant il pouvait atteindre 40 minutes.»
Ce jeudi, Damien sera au départ de Saint-Symphorien comme éclaireur, pour encadrer les participants à l’opération Tous à Vélo et leur montrer comment déjouer les pièges de la circulation. C’est en janvier dernier que le prof de maths s’est converti à la bicyclette et c’est au même moment que la question climatique a atterri dans le bureau de Françoise Colinia.
«Des jeunes sont venus me trouver pour pouvoir participer à la manifestation pour le climat se déroulant à Bruxelles. J’ai accepté, contre l’avis de la ministre à l’époque, sous conditions. Puis il y a eu la manifestation à Mons et plus de 400 de nos élèves y ont participé. Je me suis dit: le climat est quelque chose sur lequel ils sont conscientisés.»
La préfète veut donc aller au-delà de la manifestation. «Je leur ai dit: "Vous avez manifesté, je pense que ce n'est pas pour brosser les cours (quoique…)." Je leur ai proposé de poser un premier geste concret: ramasser les déchets, un samedi.»
Persévérance
Mais c'est une déconvenue: « très peu d'élèves sont venus, suite à différents prétextes. Mais je ne suis pas du genre à rester sur une mauvaise impression. Quand est venu l'opération Tous à Vélo, j'ai reposé la question de l'acte concret, en liant le fait de venir à l'école le 9 mai à vélo avec la participation à la manifestation. Pour moi, il n'est pas concevable d'aller manifester sans rien de tangible derrière. J'accepte tous les projets à partir du moment où ils sont structurés et vécus.»
Mais très peu se sont déclarés comme participants à l'opération. «Ils ne seront malheureusement qu'une dizaine. Je suis assez déçue, ça m'a demandé une mobilisation intense. Beaucoup de parents travaillent aussi à Mons et je leur ai écrit pour les inciter à venir avec leurs enfants. Mais au téléphone, les parents disent: "on vient s'il ne pleut pas."»
Et comme on annonce la pluie… Pour la préfète, c'est une petite déconvenue, elle qui tablait sur une trentaine d'élèves participant à Tous à Vélo. «Mais ça n'entame pas mon potentiel de mobilisation. Si l'occasion se représente, je le referai, c'est un beau projet.»