600 choristes pour porter Sainte-Waudru

«Nous avions invité des personnes qui n'avaient jamais eu l'audace de chanter», se rappelle Jean-Paul Dessy, compositeur et chef d'orchestre de ce projet hors-norme. «Suite à nos encouragements, elles ont rejoint l'aventure et y ont pris un tel goût qu'elles ont continué à chanter dans les chorales. C'était un de mes vœux secrets: augmenter la fréquentation des chorales.»

Un chœur au grand cœur

Pour le compositeur, cette collaboration avec un ensemble amateur était une nouveauté. «Jusqu'à la Grande Clameur, je n'avais jamais composé, ni fait de concerts dans un contexte amateur. C'était une grande première et je me suis rendu compte que le bonheur de musicien était tout aussi grand car le cœur que mettent tous ces chanteurs est énorme. Il y a une adhésion, un enthousiasme, un bonheur partagé… J'ai vécu quelque chose d'unique, une des plus belles expériences qu'il m'a été donné de vivre.»

L'enchantement était tel qu'une Grande Clameur 2 s'imposait comme une évidence à l'occasion de la première biennale culturelle post Mons 2015. Les chorales répondent massivement présent, plus encore qu'en 2015: «nous serons 600 choristes, accompagnés de 60 accordéons.»

Autre changement: les concerts ne se donneront plus à l'extérieur, mais dans l'enceinte de la collégiale, pour apporter une nouveauté. Les grandes orgues rénovées se joindront aux voix humaines pour permettre à «ce grand navire séculaire de prendre le large dans une vibration humaine extraordinaire.» Ça va planer sous les reliques de Sainte-Waudru…

«J’intercale dans mes compositions trois chants grégoriens composés par les chanoinesses qui, il y a plus de mille ans, ont établi un corpus de chants sacrés de dévotion à Sainte-Waudru. C’est une extraordinaire perspective historique. On célèbre une personnalité du VIIe siècle, toute l’histoire de cette collégiale, de ces chanoinesses et un patrimoine musical extraordinaire.»

Cette nouvelle composition a permis à J.-P. Dessy de revenir aux sources de la musique occidentale. «Le grégorien existe depuis un millénaire et demi, c'est le plus extraordinaire patrimoine musical de l'Europe. Ce chant a été celui de tous les Européens pendant plus de mille ans. L'intégrer dans une pièce contemporaine est assez inédit. On va vivre une expérience au-delà d'une limite temporelle, en lien avec treize siècles d'Histoire et mille ans de pratiques musicales…»

Pour bien des choristes de la région, de Mons, La Grande Clameur est l'événement immanquable. C'est le cas de Donatienne, qui chante en chorale depuis plus de 30 ans. «C'était une de mes plus belles expériences Depuis 2015, on trépigne d'impatience de recommencer la Grande Clameur.»

Qui est unique à plus d'un titre: «On n'a pas beaucoup l'occasion de chanter à 500 une œuvre originale dirigée par son compositeur. C'est une expérience artistique, musicale et humaine extraordinaire!»

La Grande Clameur, 23 et 24 mars, 18 h et 21 h, Collégiale Sainte-Waudru. Gratuit.