Après nous être focalisé sur la région du Centre, zoom à présent sur l'arrondissement de Mons-Borinage. Si les prix sont en hausse, l'augmentation est moindre que pour les arrondissements voisins: les maisons sont en moyenne plus chères de 3,8% alors que l'augmentation hennuyère est de 6,2%.

Mais le prix des maisons reste largement sous la norme nationale: en 2018, une maison à Mons-Borinage s’échangeait en moyenne à 134 037 euros tandis qu’en Belgique cette moyenne était de 251 584 euros. La moyenne wallonne était de 189 257 euros.

Le prix médian (soit le prix qui sépare entre deux parts égales les transactions les moins chères et les plus chères) montre aussi un gros décalage avec le reste du pays: 125 000€ à Mons-Borinage, 140 000€ en Hainaut, 230 000€ en Belgique et 165 000 en Wallonie.

Mais comme Soignies-La Louvière, l'arrondissement de Mons-Borinage est loin d'être uniforme. «Il y a toujours beaucoup de diversité entre le Borinage et une commune comme Jurbise, grand classique avec Lens des prix élevés», relève une fois de plus le corps notarial.

Le plus cher à Jurbise, le moins cher à Dour

Sans surprise, Jurbise décroche une nouvelle fois la palme de l’habitat le plus cher de l’arrondissement et présente une augmentation moyenne de 7,4% en 2018. A 235 063€, le prix moyen de l’immobilier est 75% plus élevé que dans le reste de l’arrondissement.

Sa voisine de Lens est la deuxième commune la plus chère, mais présente une importante diminution, de près de 20%. A nuancer, vu la taille de la commune et le peu de transactions qui s’y sont tenues en 2018, précisent les notaires.

Qui ne peuvent expliquer non plus la subite augmentation de l'immobilier à Quiévrain, dont la moyenne a bondi de 26,3%. C'est la plus forte hausse de l'arrondissement «Quiévrain fait un peu figure d'extraterrestre. Non, ce n'est pas devenu le nouvel eldorado de l'immobilier, sourient les notaires. En zone frontalière, peut-être y a-t-il eu l'un ou l'autre Français qui a traversé la frontière et a accepté de mettre plus que ce qu'aurait mis un Belge pour acquérir une maison…»

A contrario, la plus forte baisse s’est faite à Quévy, où le prix moyen a chuté de 19,2%. Ce prix est passé pour la première fois depuis 5 ans en dessous du prix moyen provincial et est la seule commune de l’arrondissement à présenter un niveau de prix moyen inférieur à 2014. Pour les notaires, cette diminution est causée par un nombre plus élevé de transactions dans les maisons modestes et de faible valeur par rapport à 2017.

Quand aux communes les moins chères, elles sont toujours situées sur l’axe borain, soit Dour, Colfontaine, Quaregnon, Frameries et Boussu.

De Saint-Symphorien à Flénu

La disparité nord-ouest de l’arrondissement s’observe à l’échelle de la ville de Mons, où un gouffre sépare toujours les communes à l’héritage industriel de l’ouest de la ville et celles rurales du sud.

Les anciennes communes de Saint-Symphorien sont les plus chères, tant au regard du prix moyen que du prix médian. L’immobilier y a d’ailleurs augmenté. Ghlin a aussi tendance à devenir de plus en plus onéreuse, affichant un prix moyen plus élevé que le centre-ville de Mons, où les prix ont baissé de 7,5%. À Mons, mais aussi à Maisières, Obourg et Villers-Saint-Ghislain, les maisons ont été vendues à un prix moyen inférieur à celui de 2014.

Si le prix moyen a augmenté à Flénu, l’immobilier y reste de loin le moins cher. Comme en témoigne le prix médian de 90 000 euros qui laisse supposer que c’est à Flénu que fut vendue la maison la moins chère de l’arrondissement en 2018…