La région montoise à l’heure canadienne pour commémorer le centenaire de l’Armistice
D’août à novembre 2018, un parfum mêlant sapin, caribou et érable flottera dans le cœur du Hainaut. Le Canada sera au centre des commémorations du centenaire de l’Armistice à Mons, mais aussi à Soignies, Le Rœulx, Saint-Ghislain et Quiévrain.
Publié le 04-05-2018 à 17h36
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Dans le Mons Memorial Museum, lieu de mémoire dédié aux deux guerres mondiales, se trouve une «salle des Canadiens». Signe de l’importance qu’a eu le Canada dans la libération de Mons, survenue quelques minutes avant l’Armistice. Cette libération concluait une opération entamée en août 1918 à Amiens, que les historiens allaient appeler «les 100 jours du Canada», ou «The Pursuit to Mons».
Une période durant laquelle le corps canadien, sous commandement britannique, multiplia les offensives, perçant le front allemand et précipitant la fin de la guerre. Et c’est à Mons que la percée canadienne s’acheva, dans une liesse populaire qui marqua les esprits.

Cent ans plus tard, c’est dans cette salle du musée où se trouve le canon ayant tiré le dernier coup de la première guerre que la ville de Mons a annoncé le copieux programme des commémorations liées au centenaire de l’Armistice. Un programme qui fait la part belle à ces libérateurs d’Outre-Atlantique qu’on a eu tendance à oublier.
Pourtant, le pays fut très impacté par la guerre. «Elle guerre coûta la vie à 66.000 soldats canadiens, alors que la population du Canada n’était que de 8 millions à l’époque, a rappelé Vincent Charon, chargé d’affaires à l’Ambassade du Canada, et représentant l’Ambassadeur. Des soldats canadiens sont inhumés dans 110 cimetières en Belgique, et entre Quiévrain et Soignies, ce sont 164 soldats canadiens qui reposent dans 10 cimetières», poursuit-il.
Une grosse délégation officielle attendue
Au-delà du souvenir des pertes humaines, la première guerre et les «100 jours» sont le symbole de l’émancipation canadienne, permettant au pays qui était encore un dominion de l’Empire britannique de se forger une identité. C’est donc assez naturellement que le Canada mettra le paquet à Mons, envoyant une délégation officielle de «haut niveau», dixit le représentant de l’ambassade, dont 200 membres de l’armée, mais aussi des décideurs politiques.
Verra-t-on débarquer le premier ministre Justin Trudeau à Mons, voire un membre de la famille royale britannique? Encore trop tôt pour le savoir, mais pourquoi pas… Après tout en 2014, les princes William, Harry et la princesse Kate avaient participé à une cérémonie du souvenir au cimetière militaire de Saint-Symphorien…
Les «huiles» canadiennes participeront tant à des cérémonies officielles qu’à des activités plus légères: «l’Ambassadeur participera au Beau Vélo de Ravel dans la région de Mons, qui sera dédié aux lieux de commémorations», assure Vincent Charon.
Affluence de Canadiens?
Enfin, si les officiels canadiens seront nombreux à traverser l’Atlantique, la population ne sera pas en reste. Dans la pure tradition britannique du souvenir, les Canadiens sont attachés à visiter les lieux où périrent leurs aïeux. Nul doute que pour certains d’entre eux, 2018 sera l’année idéale pour visiter Mons et sa région.
Comme en 2014, quand les Anglais étaient venus nombreux pour commémorer leur entrée en guerre, il faudra s’attendre à souvent entendre parler anglais sur la Grand’Place de Mons. Mais cette année, on parlera aussi un français à l’accent très singulier…