Devant les assises du Hainaut, le Tournaisien Gaëtan Minne a craqué…
Après deux jours de procès et plusieurs heures de confrontation avec les enquêteurs et les experts mandatés par le juge d’instruction dans le cadre de l’incendie criminel qui a fait cinq victimes, le 22 juin 2015, à Marchienne-au-Pont, Gaetan Minne est passé aux aveux.
Publié le 03-05-2017 à 16h39
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Il a bien versé de l’essence dans l’habitation avait de bouter de feu. Pour l’avocat général, les précisions des devoirs et des témoignages ainsi que l’oralité des débats ont permis à l’accusé de se remettre en question.
Pour la première fois depuis le début du procès, Gaëtan Minne a manifesté de l’émotion. Après avoir écouté les experts incendie qui ont balayé la thèse accidentelle qu’il soutenait jusqu’ici, l’accusé a demandé à ses avocats de prendre la parole. Il a déclaré qu’il avait bien versé de l’essence dans l’escalier de l’habitation de sa belle-mère, dans laquelle se trouvaient sa femme et ses quatre enfants.
Cynthia refusait de lui parler, il est descendu à la cave et s’est saisi d’un bidon d’essence. Il a versé le contenu sur le palier et l’escalier et il a bouté le feu. Il a ensuite lâchement pris la fuite, laissant sa famille prisonnière des flammes. «J’étais en colère, je ne comprenais pas la rupture», a répété plusieurs fois l’accusé qui savait très bien que sa famille allait mourir.
Et puis, il a disparu durant des mois, avant d’être interpellé le 14 septembre 2015 dans un bois où il avait établi un camp de fortune.
Les parties civiles et l'accusation ont salué ses aveux spontanés. «C'est grâce à la précision des devoirs qui ont été réalisés, à la précision des témoignages à l'audience, et au temps que l'on a pris pour juger cette affaire qu'une vérité voit le jour. L'accusé a pu se remettre en question et ce n'est pas rien. J'ai la faiblesse de croire que tout cela n'est possible que devant une cour d'assises», a commenté Ingrid Godart, laquelle a déjà pu faire l'expérience d'un procès d'assises, correctionnalisé par la loi Pot Pourri II, en février dernier à Tournai. Un procès qui fait d'ailleurs l'objet d'un appel de la part du ministère public.
«C'est aussi très important pour les proches des victimes», a commenté Me Vincent Dusaucy, avocat qui a pu voir les larmes couler sur les joues de l'un de ses clients, le fils de Paulette Lachambre et demi-frère de Cynthia Van Reseul, deux des cinq victimes.
Gaëtan Minne a souhaité leur demander pardon pour le mal qu’il avait fait.