Après 35 ans d’existence, l’emblématique friterie Yani à La Louvière change de propriétaire : “On proposera toujours des pains steaks”

Suite à un grave problème de santé, Yani Czapski, 59 ans, est contraint de jeter l’éponge. C’est Antonino Mangione qui va prendre la relève et ce, dès ce samedi.

Thomas Donfut
Yani (à g.) passe le relais à Antonino dans un des établissements les plus emblématiques de la Cité des Loups.
Yani (à g.) passe le relais à Antonino dans un des établissements les plus emblématiques de la Cité des Loups. ©D.R.

Il y a quelques semaines, un simple mot sur la porte d’entrée de la friterie “Chez Yani” en annonçait la fermeture provisoire jusqu’à nouvel ordre. Suite à un grave problème de santé, Yani Czapski, 59 ans, a eu besoin de repos. “Sans cela, je n’aurais certainement pas arrêté, pas encore du moins”, nous a confié celui qui était en place depuis 35 ans. “C’est évidemment très difficile de quitter son poste lorsqu’on y a travaillé durant autant d’années. Mais je dois penser à ma santé et à ma famille. Mes problèmes de santé ne sont pas encore tout à fait réglés et je dois donc faire attention. Mais je ne peux plus travailler donc je n’avais pas d’autre choix que de remettre mon commerce.

”Chez Yani”, c’est une véritable institution louviéroise. Un lieu connu de tout Louviérois qui se respecte et dont le produit-phare, le pain steak, fait déplacer les foules. “Je l’ai créé il y a une trentaine d’années. Avant cela, les steaks se mangeaient dans un pain rond, ce qui n’était pas très pratique. J’ai eu l’idée de le couper en morceaux et de le mettre dans un pain plus long. Je dois avouer que j’ai été dépassé par le succès de ma recette. Tout le monde venait pour ça. Après coup, je me dis que j’aurais dû déposer un brevet”, rigole-t-il. “Je tiens vraiment à remercier tous les clients qui ont fait le succès de ma friterie. Depuis l’annonce de la reprise sur les réseaux sociaux, j’ai reçu énormément de messages de soutien et cela fait chaud au cœur.

Certes, Yani aurait pu remettre son commerce à un de ses enfants comme beaucoup s’y attendaient mais cela n’a jamais été son but. “Oh, j’aurais été content et à un moment donné, mon fils était intéressé. Mais honnêtement, ça aurait été un échec pour moi que mes enfants reprennent mon commerce. Toute ma vie, je n’ai voulu qu’une chose, qu’ils fassent des études et je n’ai jamais voulu imposer cette vie gratifiante mais difficile à mes enfants. Pendant 35 ans, je n’ai jamais pris un seul jour de chômage. On travaillait sept jours sur sept à un moment et durant une certaine période, le week-end, on fermait à 6h du matin… Je me suis donc tourné vers quelqu’un d’autre en qui j’ai entièrement confiance.

Presque la famille

Ce quelqu’un, c’est Antonino Mangione, un jeune Louviérois de 25 ans, ami de la famille de Yani, hyper-motivé à l’idée de reprendre cette institution. “Je suis conscient de l’importance que revêt cet établissement emblématique pour les Louviérois”, nous a expliqué celui qui a déjà 5 ans d’expérience dans la friterie de son beau-père. “C’est un véritable challenge pour moi et je compte le relever. On va continuer à proposer les fameux pains steaks dont Yani a bien voulu me confier tous les secrets de fabrication. On ne changera pas non plus de pain, de marque pour l’huile ou les sauces mais on va simplement ajouter quelques spécialités personnelles comme, prochainement, des pitas gyros faites maison. On va également conserver le nom de l'enseigne avec l'accord de Yani.

Ce samedi, dès midi, Antonino sera en place pour accueillir ses premiers clients et la prochaine fois que Yani passera la porte de l’établissement situé en plein centre de La Louvière, sur la place Mansart, ce sera en tant que client. “J’aurai aimé l’aider, le guider le temps de passer la main mais cela ne sera pas possible”, continue le désormais retraité. “Je vais profiter de mon temps libre pour découvrir… la Belgique avec mon épouse et de profiter un peu de la vie, des petites choses simples comme un barbecue ou un restaurant en soirée, bref tout ce que je ne pouvais plus faire à cause de ce travail prenant.

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