Drame de Strépy : “Ce que nous avons vécu, nous ne l’oublierons jamais, cela fera toujours partie de nous”
Toni Gava s’exprime au nom des trop nombreuses victimes du drame qui a coûté la vie à six personnes.
Publié le 29-12-2022 à 18h36
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Touché lors du drame de Strépy, Toni Gava est le représentant de l’association des victimes de l’accident qui a provoqué la mort de six personnes et blessé à des degrés divers une trentaine d’autres. Neuf mois après les faits, si la douleur physique s’estompe, psychologiquement, c’est toujours difficile. “Ce que nous avons vécu, on ne l’oubliera jamais, ça fera toujours partie de nous”, nous a-t-il confié. “Certains nous disent qu’avec le temps, cela va s’atténuer mais je n’y crois pas. Lors de chaque événement folklorique, lors de chaque carnaval, les souvenirs douloureux reviendront. Car ce n’est pas uniquement une trentaine de Louviérois qui ont été touchés ce jour-là, c’est toute une ville, toute une région, tout un folklore…”
Ce mardi, la chambre du Conseil a confirmé le mandat d’arrêt de Paolo Falzone avant que ce dernier ne fasse appel de la décision. “L’angoisse d’une éventuelle libération revient particulièrement tous les deux mois lorsque la chambre du Conseil est amenée à prendre une décision sur l’emprisonnement ou pas de l’auteur des faits. C’est un sentiment compliqué à décrire lorsque la décision tombe car d’une part, on est soulagé mais d’autre part, on se dit que ce n’est que partie remise. Car, on le sait, la possibilité de faire appel existe et la crainte de le voir sortir un jour avant le procès reviendra lors de la prochaine séance.”
Tout ce que les victimes attendent, c’est un procès qui serait équitable. “Ce que nous voulons, c’est qu’il soit puni à a hauteur de l’ampleur des dégâts qu’il a causés. Car, même si je ne suis ni un spécialiste, ni un psy, je suis persuadé que quelqu’un comme lui qui se comporte sur les routes comme il l’a apparemment toujours fait va récidiver une fois qu’il sera libéré. c’est pratiquement certain.”
Pour Toni Gava et l’association de victimes qu’il représente, il faut aller plus loin pour éviter cela. “Pour que ce genre de drame ne se reproduise plus ou, en tout cas, que les probabilités que cela arrive diminuent, il faut une réforme judiciaire concernant les accidents de la route comme celui de Strépy ou celui qui a coûté la vie à Matthieu Sardo, un jeune Louviérois décédé en 2021. Actuellement, c’est le Tribunal de police qui est compétent pour tout accident de la route. Mais lorsque l’inconscience d’un individu est pointée du doigt en consommant de l’alcool ou de la drogue, en roulant à des vitesses plus qu’excessives etc., il faudrait que la procédure de correctionnalisation soit plus rapide. Pour cela, l’idée d’un dossier retraçant les antécédents des conducteurs dangereux est notamment sur la table. On a déjà vu plusieurs ministres compétents qui se sont tous montrés sensibles à nos propos et si ce drame pourra un jour permettre d’avancer là-dessus, ce serait déjà ça même si cela ne ramènera personne.”