Jurbise : des incitants pour attirer les enseignants

La pénurie n’épargne pas la commune de Jacqueline Galant. La bourgmestre tente de trouver des solutions.

Emeline Berlier
À Jurbise, les directions des écoles communales et les élus locaux tirent la sonnette d'alarme face à la pénurie d'enseignants.
À Jurbise, les directions des écoles communales et les élus locaux tirent la sonnette d'alarme face à la pénurie d'enseignants. ©D.R.

De son propre aveu, en plus de vingt années de maïorat, Jacqueline Galant (LB) n’avait jamais connu pareille situation. Dans les trois écoles de l’entité de Jurbise, les enseignants manquent à l’appel. Entre les certificats maladie, les opérations chirurgicales programmées ou encore les repos de maternité, il devient difficile, pour ne pas dire impossible, de remplacer les absents.

La pénurie d’enseignants ne concerne évidemment pas que la commune de Jurbise ; elle est généralisée. “Aujourd’hui, on tire la sonnette d’alarme. On a lancé de nombreux appels à candidature… Mais les postes restent vacants, personne n’y répond”, déplore la bourgmestre. “C’est du jamais vu et l’on craint fort que la situation ne soit pas plus brillante à la rentrée de septembre.”

Au sein de l’école communale Pierre Coran (Erbisoeul), il manque actuellement l’équivalent de deux temps plein. “Les enfants doivent être répartis dans diverses classes. Conséquence, les classes sont plus chargées, l’enseignement est moins confortable, l’enseignant a plus de travail”, regrette Delphine Lebon, directrice de l’implantation. “Aujourd’hui, une grosse partie de mon travail consiste à tenter de trouver des solutions au niveau des plannings.”

Une démotivation des enseignants

Et à l’approche des examens de fin d’année, la situation est d’autant plus préoccupante. “Les parents s’inquiètent, se demandent comment les apprentissages pourront être acquis dans de telles situations. Nous tiendrons d’ailleurs une réunion à la rentrée scolaire prochaine à ce propos afin d’expliquer aux parents la problématique à laquelle nous faisons face. Pour les enfants, c’est loin d’être idéal. Ils ont besoin de stabilité, d’un cadre sécurisant et non pas de changer de professeurs tous les trois mois, faute de remplacement possible.”

Car si quelques heures peuvent être prises en charge par des personnes n’étant pas professeur mais ayant un titre requis suffisant (par exemple un éducateur ou un professeur de sport), cette solution ne peut durer dans le temps. “Je pense que les nombreuses réformes de ces dernières années ont aggravé le problème et démotivé les jeunes à se lancer dans ces études. Et l’allongement de la durée des études ne va pas nous aider à recruter”, déplore encore la directrice.

Trouver des solutions

Pour Jacqueline Galant et Stéphanie Hotton, échevine de l’enseignement, il est urgent de trouver des solutions. “On n’a pas la solution miracle mais on n’a pas pour habitude de rester les bras croisés alors que le bien-être des enfants et la qualité de notre enseignement sont en jeu”, annoncent-elles. “Nous avons la chance d’avoir un seul pouvoir organisateur pour les trois implantations communales. Nous pouvons donc offrir aux enseignants un temps plein dès qu’ils arrivent chez nous.”

Et donc une nomination plus rapide. “Nous nous engageons aussi à trouver aussi rapidement que possible une place en crèche pour les enseignantes qui rencontreraient des problèmes de garde, car nous savons que cela peut être difficile. Nous envisageons également un partenariat avec nos commerçants locaux, via une formule de chèque-cadeau, par exemple. Un petit coup de pouce appréciable lorsque l’on se lance sur le marché du travail et que le paiement de salaire ne suit pas toujours”, estime la bourgmestre.

Enfin, des contacts sont pris avec des enseignants retraités. “L’idée n’est pas de leur proposer de revenir à temps plein mais bien de pouvoir compter sur eux s’ils sont disponibles pour assurer quelques heures dans nos écoles. C’est cependant une solution de derniers recours afin de soulager les enseignants toujours en poste.” Autant d’incitants qui pourraient pousser les jeunes professeurs à choisir Jurbise plus qu’une autre commune… Si tant est que les candidats répondent aux appels à candidature.

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