Huit ponts “dangereux”, 23 jugés “problématiques” dans l’arrondissement Mons-Borinage : “La Région wallonne a un problème de priorisation !”
Publié le 09-05-2023 à 10h58
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Le constat ne devrait étonner personne : l’état des ponts wallons se dégrade. À tel point que certains sont jugés dangereux et doivent bénéficier d’une intervention urgente des services compétents. Jacqueline Galant (MR), députée-bourgmestre de Jurbise, a interpellé le ministre de la mobilité et des infrastructures, Philippe Henry (Ecolo) afin de solliciter de ce dernier un état des lieux de la situation.
”L’état des ponts wallons se dégrade. Il y a cinq ans, 40 ponts étaient considérés comme “dangereux, à réparer immédiatement” et 150 autres souffraient de dommages importants et évolutifs. Ils sont désormais respectivement 41 et 188”, souffle la députée. “À cela s’ajoutent les 765 ponts qui présentent des défauts mineurs. Cela porte au total à 17 % des 5851 ponts et murs de soutènement gérés par la Région wallonne qui sont problématiques.”
Un nombre important donc. “Quels sont les travaux prévus sur ces ponts ? Avec quelles échéances et quels budgets prévus par la Région wallonne pour les réparer ?”, s’est encore inquiétée Jacqueline Galant. Dans sa réponse, le ministre précise que “les Directions des Routes de Mons et des Voies hydrauliques de Mons doivent gérer et inspecter 824 des 5797 ouvrages du SPW Mobilité et Infrastructures.”
Parmi ceux-ci, “huit sont dans le groupe de santé A” et sont donc les plus problématiques, 23 sont dans le groupe B (”ponts avec défauts évolutifs”) et 93 dans le groupe C. Certains de ces ouvrages font déjà l’objet de mesure de précaution ou de fermeture afin de garantir la sécurité des usagers. Dans le groupe A, l’on retrouve du côté de La Louvière l’aqueduc du Bois Castermans, le pont SNCB d’Houdeng-Goegnies, la passerelle pour piétons de Bracquegnies, le Pont Capitte ou encore le pont I40 de l’échangeur B No 3.
Du côté de Mons-Borinage, et plus précisément de Baudour, le pont du Goulet de la Darse de Baudour. En Wallonie-Picarde, le pont du Festu et le pont du Moulin. “C’est tout de même très interpellant car à ces huit, jugés dangereux s’ajoutent un nombre important de ponts aux défauts évolutifs”, commente la députée. “Aujourd’hui plus que jamais, je me demande comment la Région wallonne priorise ses interventions. C'est tout de même une question de sécurité !”
Et d’ajouter : “quand on voit qu’elle intervient sur des axes qui ne sont pas parfaits mais qui pourraient clairement attendre, pour des montants de plusieurs millions d’euros,… On a parfois l’impression que c’est une politique d’un autre temps, où il était de coutume de faire plaisir à l’un et l’autre. Il y a, selon moi, un vrai problème de priorisation.” La liste des interventions nécessaires entre les mains, Jacqueline Galant entend réinterpeller le ministre.
”Quand on voit la situation en Flandre, on se demande pourquoi, en Wallonie, on souffre d’une telle différence !” Au niveau des interventions, 20 sont déjà programmés, soit directement au niveau des infrastructures mêmes ou encore de leur étanchéité. Quatre interventions sont également programmées au niveau des voies hydrauliques de Mons, avec notamment la passerelle piétonne d’Obourg (1,7M d’euros), le pont Capitte (5M d’euros), la réhabilitation de l’aqueduc n°0 sous le canal du centre (600 000 euros) et le remplacement d’ouvrages d’art par des structures PRV à la Riviérette (300 000 euros).