Élections communales 2018: à Hensies, Éric Thiébaut en route pour un quatrième mandat
Le suspense ne semble pas de mise à Hensies, où Éric Thiébaut semble indéboulonnable, au regard des chiffres des précédents scrutins. Pour les prochaines communales, il a même réussi à affaiblir l’opposition.
Publié le 07-09-2018 à 09h56
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Éric Thiébaut fait partie des hommes forts du PS Mons-Borinage, fédération qu’il a d’ailleurs dirigée avant de céder la place au Montois Nicolas Martin.
Dans sa petite commune frontalière d’Hensies, l’homme à l’éternelle tête de jeune premier accède au mayorat en septembre 2001, à 32 ans, après avoir été brièvement échevin des finances. Éric Thiébaut a eu une ascension rapide, se présentant pour la première fois à une élection en 1999 pour les régionales et enchaînant son premier scrutin communal en 2000.
Désigné bourgmestre après moins d’un an d’échevinat aux finances, il n’a cessé d’augmenter son assise sur la commune. La liste PS qu’il emmenait en 2006 réunissait 63,33% des suffrages et celle de 2012, 66,88%. À Hensies, où se trouvait le dernier charbonnage en activité de la région, on vote à gauche comme on respire.
Hensies: les forces en présence aujourd'hui
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En plus de ses succès locaux, Éric Thiébaut cartonne aussi dans les autres scrutins puisqu’il terminera en 2019 un troisième mandat de député fédéral, d’où il ne manque pas de faire entendre sa voix posée dans différents dossiers, comme la réforme de la Protection civile.
Miser sur l’animation
Localement, une initiative comme Hensies Plage a permis de dynamiser cette commune perdue aux confins du Borinage qui, vu de l’extérieur, n’est qu’un panneau sur l’autoroute menant à Valenciennes.
Si une action comme Hensies Plage peut sembler anodine, son succès grandissant montre qu’elle répond à une certaine attente et elle assure à Éric Thiébaut une image de bourgmestre sympa, dynamique, qui permet à ses concitoyens qui n’ont pas les moyens de voyager de se sentir à la plage à deux pas de chez eux.
Pas de quoi gagner une élection, mais cela y contribue. Tout comme le porte-à-porte hebdomadaire auquel lui et son équipe se tiennent pour aller à la rencontre des habitants et «prendre le pouls de la population».
cdH écartelé
On aurait presque envie d’écrire que les dés sont déjà jetés, d’autant qu’en face, il n’y a pas grand-chose. Non content d’être en majorité absolue, Éric Thiébaut a réussi à diviser l’opposition. Il a lancé un appel au cdH local, qui composait le cartel UPT (Union Pour Tous) pour former une liste d’ouverture. Éric Thiébaut mènera une «Liste du Bourgmestre» qui intègre trois membres du cdH dans les 17 colistiers, dont la cheffe de file actuelle de l’opposition Cindy Bériot.
Mais tous les humanistes hensitois n’ont pas goûté à l’appel à l’ouverture, vu comme un moyen de museler l’opposition. C’est en tout cas ce qu’en pense Caroline Horgnies, autre conseillère communale, qui emmènera «Osons changer», dans laquelle figureront des cdH, des MR et des non-cartés.
Le cdH aurait-il trouvé à Hensies le bon moyen de co-gouverner au soir du 14 octobre, quel que soit le résultat des élections?
Le gros dossier potentiel
Le projet de nouveau quartier sur l’ancien charbonnage des Sartis sera-t-il un dossier de la campagne? Soutenu par le bourgmestre, ce projet d’aménagement de 950 logements a reçu le label «Quartier Nouveau» du ministre wallon Carlo Di Antonio, destiné à soutenir des projets de logements adoptant une démarche considérée comme conforme au développement durable.
Mais ce projet ne fait pas l’unanimité. Natagora avait fait part de son hostilité vu la proximité du projet avec les marais d’Harchies, considérés comme la plus belle zone humide de Wallonie et où certaines espèces d’oiseaux ne se reproduisent que là.
Vu l’ampleur du projet et son impact présumé néfaste sur la biodiversité, le projet d’«écoquartier» des Sartis a le potentiel pour animer une campagne, qui autrement s’annonce assez pépère…