Un prédateur sadique en Belgique
Le volet belge de l’affaire du violeur de la Sambre a donc été abordé ce mardi. Si Dino Scala, un Français de 61 ans, a reconnu les huit viols, tentatives ou agressions sexuelles commis à Erquelinnes, son parcours belge semble être particulièrement marqué par une forme « de sadisme », selon le président de la cour d’assises, Erik Tessereau. « On a vraiment l’impression du chat qui joue avec la souris », un chasseur ultra-violent qui n’hésitait pas à étrangler ou à frapper ses victimes. À les humilier aussi.
Publié le 22-06-2022 à 06h00 - Mis à jour le 22-06-2022 à 10h42
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/XYM3UCSVQNG6RA25EIHPOFAQQA.jpg)
Selon l’accusé, qui n’a assumé qu’une partie des 56 faits pour lesquels il est jugé, il n’y aurait pas eu de victimes entre 2012 et cette dernière agression chez nous, en 2018. « Vos obsessions se sont tues pendant six ans? » , questionne l’avocat général. « Oui, terminé » , mais ce jour de 2018, « c’est reparti » . Avant son interpellation.
"En 30 ans, votre parcours est plus que prolifique" , lâche l’avocat général à l’accusé.Confronté à des imprécisions – il revient sans cesse sur ses déclarations -, Dino Scala donne l’impression d’avoir une stratégie. Il affirme que "toutes les déclarations de 2018-2019, il ne faut pas les croire" . Tiens, c’est nouveau! Selon l’accusé, "il n’y a que huit victimes en Belgique et c’est tout" .Reste que "c’est littéralement inexact" , selon le ministère public, qui revient sur toutes les dépositions de Dino Scala. L’accusé est, dit-il, "formel" . "Je reste à huit, M. l’avocat général" , répète-t-il. "Vous êtes au clair avec votre conscience? Tant mieux pour vous, M. Scala."
À l’audience, on aurait bien envie de le secouer, Dino Scala. On a de quoi s’y perdre dans ses déclarations, et lui-même ne semble pas s’y retrouver: "Je ne me souviens pas de tout ce que j’ai fait. Vous vous rendez compte, en 30 ans?"
Ce procès du violeur de la Sambre, c’est aussi celui d’une institution policière « d’un autre temps » . Le chef d’enquête français l’avait reconnu: certaines femmes ont été traitées de menteuses par des policiers de l’époque. Des actes de procédures étaient même si anciens qu’ils ont été perdus. Ce qui avait valu au chef d’enquête de présenter ses excuses aux victimes, « au nom de l’institution » . C’est de la bouche d’une victime belge agressée il y a 17 ans qu’on apprenait hier son « parcours du combattant » pour avoir droit à une aide juridique. À espérer que ce soit (enfin) d’un autre temps.