Voici ce qu’a fait le violeur de la Sambre aux victimes belges: Dino Scala avait reconnu les huit agressions lors de l’enquête
Le volet belge dans l’affaire du violeur de la Sambre sera abordé ce mardi, devant la cour d’assises du Nord, où est jugé Dino Scala, un Français de 61 ans. À la veille de l’audience, revenons sur les huit faits qui ont été recensés chez nous, à Erquelinnes (dans la province du Hainaut).
Publié le 20-06-2022 à 08h00
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Trente ans de viols, agressions sexuelles et tentatives de viol, 56 victimes présumées de 13 à 48 ans: le procès de Dino Scala se poursuivra ce lundi, pour une seconde semaine de débats, devant les assises du Nord, à Douai.
Ce mardi, on entendra les témoignages de plusieurs victimes belges, trois d’entre elles étant " introuvables " par la justice. Le violeur de la Sambre a, en effet, abusé de huit femmes, à Erquelinnes, dans la province du Hainaut, entre 2004 et 2018, l’année de son arrestation: des viols et des agressions sexuelles qu’il a reconnus au cours de l’instruction.
1.Elle l’asperge d’une bombe de déo
De la violence, Dino Scala en a sans aucun doute usé lors de ses périples dans la commune belge, à quelques centaines de mètres de la France où il habitait.Le 13 décembre 2004, il est 7h30 lorsqu’une jeune femme de 20 ans est victime d’une agression sexuelle. Elle marche sur le trottoir lorsqu’elle est agrippée par l’arrière par un individu qui la traîne vers un sentier. L’homme tente de lui écarter les jambes, sans doute pour la violer, mais elle se débat. Il n’abandonne pas pour autant: il empoigne son couteau - il en avait toujours un sur lui - qu’il exhibe et qu’il place sous la gorge de la jeune femme, avant de lui palper ses seins. Loin de se laisser faire, la jeune femme réussit, comme dans un énième instinct de survie, à s’emparer d’une bombe de déodorant qui se trouve dans son sac, et elle asperge son agresseur. L’homme la repousse violemment, elle quitte les lieux.
2.Ligotée et giflée dans sa maison
Toujours dans la même commune, mais Dino Scala s’attaque, cette fois-ci, à une dame de 48 ans.Il est 7h20, ce 30 novembre 2005, lorsque le violeur de la Sambre s’introduit au domicile de sa victime par la porte du garage. Une quadragénaire qu’il a manifestement épiée juste avant.Il lui ligote les mains dans le dos, avant de lui demander de l’argent, de lui caresser la poitrine. Il lui aurait pris 100 euros et l’aurait même giflée. Entendu par les enquêteurs, Dino Scala reconnaît l’agression, mais nie avoir volé quoi que ce soit, de même qu’avoir giflé sa victime et lui avoir touché la poitrine.Il est parti, a-t-il indiqué, lorsqu’il aurait vu que sa victime avait "un certain âge". L’accusé, qui doit donc répondre ici d’une agression sexuelle et d’un vol avec violence, reviendra-t-il sur ses déclarations pour admettre l’entièreté des faits reprochés?
3.Violée dans une maison abandonnée
Le 3 janvier 2006, à 6h05, une agression sexuelle est perpétrée en pleine rue, puis dans une maison abandonnée. La victime, une ado de 16 ans, se rend à pied à la gare de Solre-sur-Sambre (un village d’Erquelinnes) pour aller travailler lorsqu’un homme l’attrape par le cou.Il l’emmène dans une maison abandonnée, caresse sa poitrine, ainsi que ses parties génitales avant de la violer. Le viol, elle ne l’affirmera que plus tard, auprès de la juge d’instruction, parce qu’elle n’avait pas osé le dire aux enquêteurs, car sa mère assistait aux auditions.
4.«Suis-moi, ou alors je te tue»
Un viol est, cette fois-ci, commis par le violeur de la Sambre le 9 janvier 2006, à 5h45. Une ado de 15 ans sort de chez une amie lorsqu’elle rentre chez elle rechercher son sac d’école. Sur le chemin, un homme l’attaque."Suis-moi ou alors je te tue, j’ai un couteau", lui dit-il.Il lui bande les yeux avec un foulard, la tire de force ailleurs avant de lui caresser les seins et de baisser son pantalon. Il la viole à plusieurs reprises.
5.Une paire de bas nylon dans la bouche
Le 1er février 2006, cette jeune femme de 28 ans voit débarquer chez elle un homme dans sa salle de bain. Il lui attache les mains dans le dos avec un pull, insère une paire de bas nylon roulés en boule dans la bouche, menace qu’il a un couteau et qu’il va la tuer si elle ne fait pas ce qu’il veut. Il lui coupe les bretelles de son soutien-gorge, avant de lui imposer une fellation et de la violer.
6.Sur le chemin de l’école
Nouvelle agression sexuelle commise par l’accusé le 18 janvier 2007, vers 7h05. Dino Scala agresse une jeune fille de 15 ans qui se rend à pied, seule, à son arrêt de bus. Il l’agrippe par-derrière, à hauteur du cou, en l’étranglant avec son bras droit. Il la soulève du sol pour l’emmener en contrebas de la rue. Il lui caresse la poitrine, lui dit d’arrêter de crier, qu’il veut "seulement s’amuser un peu avec (elle), qu’il avait des pulsions". Il dira qu’il avait envie de la violer, mais qu’il ne le ferait pas.
7.Violée et frappée de deux coups de poing
Le 20 février 2009, cette ado de 15 ans quitte son domicile pour se rendre à l’arrêt du bus et aller à l’école. Elle entend des pas derrière elle se rapprochant et est ensuite attrapée par l’arrière, maintenue par un bras au niveau de la poitrine et une main sur ses yeux.Tirée en contrebas vers un garage, Dino Scala - qui reconnaît les faits - l’entraîne dans une remise, avant de la violer sous la menace d’un couteau. Sur le trajet, il lui porte deux coups de poing pour la faire taire, a-t-elle indiqué aux enquêteurs. Son témoignage devrait être l’un des moments forts de ce procès.
8.Un couteau sur son cou
La huitième agression, perpétrée le 5 février 2018 à 7h02 sur une ado de 15 ans, permettra à la police judiciaire de Lille de retrouver la trace du mystérieux violeur de la Sambre, qu’elle traquait depuis trente ans.Ce jour-là, la jeune fille s’apprête à prendre son bus à la gare d’Erquelinnes lorsqu’en prenant un raccourci, elle est agrippée par les cheveux par un homme qui l’emmène dans les buissons. "Si tu parles ou si tu hurles, je te tue", lui dit-il. L’ado se débat et crie. Il sort alors un couteau qu’il pose sur son cou, en lui disant grossièrement de se taire. Il touche ses seins. On le sait ensuite: une caméra de la ville permet de filmer une partie de la plaque d’immatriculation française du violeur en série, de même que la marque du véhicule.L’enquête permet d’interpeller Dino Scala le 26 février 2018, devant chez lui. Dans la commune d’Erquelinnes, mais aussi dans le nord de la France, c’est la fin d’une psychose.Le violeur de la Sambre a semé la terreur pendant de longues années sur du personnel soignant, enseignant et des lycéennes. Parfois, en guise de trophée, il emportait le soutien-gorge de ses victimes, qui sont aujourd’hui encore toutes traumatisées par les agressions dont elles ont été victimes.