Polémique: pourquoi la France n’a pas diffusé les portraits-robots du violeur de la Sambre dans la presse, la Belgique en a, elle, publié un
Sur les sept portraits-robots du violeur de la Sambre réalisés en Belgique et en France, seul l’un d’eux a été publié dans la presse belge. La justice française ne les a, elle, pas diffusés au grand public, mais bien à travers une circulaire transmise uniquement aux différents services de police. Un choix qu’elle assume.
Publié le 14-06-2022 à 22h00 - Mis à jour le 15-06-2022 à 10h17
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Vive polémique ce mardi 14 juin 2022 devant la cour d’assises du Nord, à Douai (en France), où se tient le procès de Dino Scala, un Français de 61 ans soupçonné d’être le violeur de la Sambre.Depuis ce vendredi 10 juin 2022 , le père de famille de cinq enfants est jugé pour 17 viols, 12 tentatives de viol et 27 agressions ou tentatives d’agression sexuelle, mais il n’en reconnaît qu’une quarantaine.
Publier dans la presse?Le plus souvent, vous allez recueillir des dizaines et des dizaines de signalements qui vont venir polluer le dossier, mobiliser les équipes pour vérifier des fausses pistes
Sept portraits-robots du violeur de la Sambre ont été réalisés, mais il faut bien admettre qu’on peut évoquer une cohérence plutôt qu’une ressemblance entre les portraits."C’est subjectif, mais pour moi, ils ne se ressemblent pas entre eux", indique l’avocat général.Ils n’ont pas été diffusés au grand public mais à travers une circulaire transmise uniquement aux différents services de police. "Il a été dit que ces portraits-robots n’avaient pas été diffusés. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi", demande le ministère public aux chefs d’enquête. "À chaque fois que vous trouvez un argument pour le faire, vous pouvez immédiatement trouver un contre-argument", analyse le commandant de la police judiciaire (PJ). "Le plus souvent, vous allez recueillir des dizaines et des dizaines de signalements qui vont venir polluer le dossier, mobiliser les équipes pour vérifier des fausses pistes. Et puis, en fonction de la véracité du portrait-robot, l’agresseur peut changer son apparence physique.En 30 ans de PJ, il ne m’est jamais arrivé de diffuser un portrait-robot et d’avoir quelqu’un qui vient pour vous dire: ‘‘C’est telle personne’’. Ça ne se passe pas comme ça dans la réalité."
En aucun cas, nous n’avons connu de nouveaux cas similaires, il n’y a aucun point commun avec la marque de fabrique du violeur de la sambre.
Publié dans la presse belge en mars 2011, le portrait-robot attire le regard d’une collègue de Dino Scala qui plaisante avec lui, en lui faisant remarquer sa ressemblance.Sauf que "cela n’a pas eu un effet dissuasif sur l’auteur, qui recommence juste après", fait remarquer l’avocat général.
S’il existe en France, comme partout ailleurs, de nouvelles agressions sexuelles depuis l’arrestation de l’accusé, même dans le secteur où a sévi Dino Scala, "en aucun cas, nous n’avons connu de cas similaires, il n’y a aucun point commun avec la marque de fabrique du violeur de la Sambre".