Projet de quartier résidentiel à Marche-lez-Ecaussinnes : le promoteur va en recours auprès du gouvernement wallon
Le conseil communal d’Ecaussinnes s’était unanimement opposé au projet de création de 30 à 40 habitations et d’un immeuble à appartements entre les rues de l’Avedelle et Deval.
Publié le 27-01-2023 à 12h01 - Mis à jour le 27-01-2023 à 14h32
Lors du conseil communal du lundi 19 décembre 2022 à Ecaussinnes, un point ayant suscité de nombreuses réactions au sein de la population était à l’ordre du jour : le permis d’urbanisation pour la création d’une nouvelle voirie et la modification du tracé d’une partie du sentier 36. Cette demande s’inscrivait dans le cadre de la création d’un quartier résidentiel composé de 30 à 40 habitations unifamiliales et d’un immeuble à appartements entre la rue de l’Avedelle et Deval à Marche-lez-Ecaussinnes. Face à la levée de boucliers des riverains, cette ouverture de voirie a été refusée par le conseil communal d’Ecaussinnes.
Mais voilà, le promoteur a décidé de ne pas en rester là. Un recours vient en effet d’être déposé au gouvernement wallon. “Au début de ce mois de janvier 2023, le promoteur a introduit un recours auprès du gouvernement wallon. Ce recours a été réceptionné le 11 janvier 2023 par le Service Public de Wallonie Territoire, logement, Patrimoine et Énergie. La Commune d’Ecaussinnes en a été informée ce 19 janvier 2023”, explique Sébastien Deschamps, Chef de l’opposition.
Le Gouvernement wallon devra notifier sa décision endéans les 60 jours de la réception d’un recours complet. À ce jour, certaines pièces sont manquantes : le plan de délimitation en 4 exemplaires, la notice d’évaluation des incidences sur l’environnement ou l’étude des incidences, selon le cas, une copie de la demande de permis d’urbanisation ainsi que l’accusé de réception de celle-ci,…).
Pour rappel, plusieurs motifs avaient été notifiés par le collège communal pour justifier sa décision. Dans un premier temps, le projet ne répond pas aux critères d’aménagement qualitatif du village. La zone choisie se prête en effet peu à l’accueil d’une si grande quantité de logements. Le terrain se situe également en zone inondable, entraînant des frais à la charge de la commune. L’intercommunale IDEA avait également remis un avis négatif quant à la capacité de l’égouttage prévu et des dispositifs de rétention de l’eau.
”Nous avons pris acte du recours du promoteur. Nous regrettons son acharnement à vouloir mettre en place un projet inadapté à ce type d’environnement. Du côté de la commune, nous allons tout mettre en place pour nous défendre”, indique Arnaud Guérard, échevin de l’Urbanisme. “La commune souhaite défendre un aménagement qualitatif, durable et maîtrisé, ce qui n’est pas le cas de ce projet. Nous espérons que le gouvernement wallon soutiendra la décision de la commune. Nous avons pu démontrer que sur le plan de gestion des eaux, la zone est problématique en termes d’inondation. Quand on connaît les conséquences des inondations que l’on a pu vivre, ce type de projet, avec un bassin d’orage en plein milieu des lotissements, n’est pas du tout qualitatif et ne peut pas être accepté en l’état. À cela s’ajoute la densité, le manque de qualité et la disposition inadaptée des voiries. On espère que la décision de la commune sera donc confirmée.”
Le conseil communal s’était d’ailleurs opposé unanimement au projet. Sébastien Deschamps, chef de file de l’opposition, avait quant à lui estimé : “”il s’agit d’un projet de densité trop importante. Le projet prévoit une urbanisation en cœur d’îlot, ce qui est contraire aux principes urbanistiques actuels. Par ailleurs, l’entrée/sortie du lotissement à hauteur du monument (rue de l’Avedelle) est extrêmement dangereuse et sera source de nombreux accidents. L’accès au lotissement de la rue Delval est prévu en partie haute de la rue où le manque de visibilité est cruel et engendrera un croisement dangereux. Un projet d’une telle envergure augmentera le charroi de manière significative alors que la circulation est déjà importante dans cette zone. Le positionnement de la zone de rétention en centre de quartier ne semble en outre pas adéquat. Enfin, l’implantation de l’immeuble à appartements n’est pas opportune et constitue une barrière visuelle sur les espaces verts”.