Festival de Dour: Wuman et ses femmes dans le Labo

Les régionaux de Wuman étaient, hier, sur la scène du festival de Dour. Ils y ont dressé le portrait musical de plusieurs femmes.

Denis Vanderbrugge
Festival de Dour: Wuman et ses femmes dans le Labo
Festival de Dour ©ÉdA – 30137137974

Ils auraient dû ramasser les papiers dans le camping A. Mais au lieu d’être bénévoles, Marin, Nicolas, Reynier et Thomas ont été propulsés sur l’une des scènes du festival de Dour. Aficionados du grand rendez-vous de musique alternative, les quatre régionaux – trois Tournaisiens et un Athois – doivent ce retournement de situation au tremplin du festival organisé fin juin. Avec leur groupe Wuman, ils ont émergé de ce concours rassemblant plusieurs dizaines d’artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

La bonne nouvelle, ils ne l'ont apprise que quatre petites semaines avant l'échéance. Tous avaient déjà en poche leur ticket pour faire partie de la Green Cross, cette équipe de bénévoles qui veille à la propreté de la Plaine de la Machine à Feu durant toute la durée du festival. «Quand on a commencé à jouer ensemble, il y a onze mois, notre objectif était de participer à ce tremplin, raconte Reynier Cretté. Jamais cependant on ne s'était imaginé le gagner; le niveau étant particulièrement relevé.»

«On avait donc prévu le coup et postulé pour être bénévoles, complète Marin Lambert, histoire de vivre notre festival comme nous avons l'habitude de le faire chaque année.»

Scarlett, Alice, Rose…

Hier à 13h05, le quatuor de Wuman a fait son entrée dans le club des festivaliers de Dour qui ont, un jour, la chance de monter sur scène. Dans le Labo, ce nouveau chapiteau de 3 000 places à l’ambiance intimiste, il a diffusé une musique inspirée. Il a aussi prouvé qu’il n’était pas arrivé là par hasard, en dépit du fait qu’il ne s’agissait que de son troisième concert. Dans un set d’une quarantaine de minutes, Nicolas Mouquet (guitare), Marin Lambert (chant et clavier) et Reynier Cretté (synthé) et Thomas Moutier (batterie) ont raconté leurs histoires. Des histoires de femmes.

Elles s’appellent Scarlett, Alice, Rose, Suzanne ou encore Émilie. Elles sont quadra célibataire, gamine de 9 ans, ballerine ou adolescente turbulente de banlieue. Elles sont des femmes au profil différent dont Wuman dresse avec talent le portrait sonore.

Indie, pop tropicale, électro et jazz sont les cases dans lesquelles on pourrait ranger la musique du quatuor.«Mais nous-mêmes, nous ne savons pas vraiment qualifier ce que nous faisons, glisse Marin Lambert. On fait des portraits sonores sans vraiment se figer dans un style.»

Le groupe tournaisien se nourrit des antécédents de ses différents membres. À seulement 24 ans, ceux-ci ont déjà un riche passé musical. Marin est issu du groupe de reggae-dub Covadis, Nico et Reynier font partie de Perils of Penelope.

La musique de Wuman fait à certains égards penser à celle de BRNS avec son synthé et ses chœurs. «Pas mal de gens qui nous écoutent pensent aussi Battles pour notre côté math rock», ajoute Marin. Le projet Wuman dépasse cependant de loin la musique. Sur scène, la formation régionale accompagne chaque morceau d'une projection vidéo. Sur les images, des actrices illustrent les portraits sonores des artistes. «Jusqu'à présent nous avons construit notre démarche autour de personnages fictifs. Nous trouvons des actrices qui correspondent à l'histoire que nous voulons raconter. Ceci dit, à terme, nous aimerions faire le portrait de personnages existants; en rencontrant la personne, en discutant avec elle avant de composer. Ce serait une démarche plus journalistique que l'on retranscrirait avec ce que l'on sait faire: de la musique», concluent Marin Lambert et Nicolas Mouquet.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...