Sa photo figurait sur des documents falsifiés, le Borain écope de quatre ans de prison avec sursis dans un dossier blanchiment

Une peine de six ans de prison ferme a été prononcée contre un entrepreneur français. Il n’a pas été arrêté à l’audience.

Plusieurs cartes d’identité, plusieurs noms … mais toujours la même photo !
Plusieurs cartes d’identité, plusieurs noms … mais toujours la même photo ! ©Photo News

La sixième chambre correctionnelle du tribunal du Hainaut, division de Mons, a prononcé son jugement dans le cadre d’un vaste dossier de fraudes, assortie d’un volet de fausse monnaie. Un entrepreneur français a écopé d’une peine de six ans de prison ferme et son arrestation n’a pas été ordonnée à l’audience, alors qu’elle avait été réclamée par le parquet fédéral. Le tribunal a estimé que l’homme avait toutes ses attaches en Belgique et qu’il ne risquait donc pas de se soustraire à sa peine. Il fera d’ailleurs probablement appel de celle-ci.

Dans cette affaire jugée sur plusieurs jours, on retrouvait un octogénaire du Borinage dont le portrait s’est retrouvé sur plusieurs documents falsifiés. Il a écopé d’une peine de quatre ans, assortie d’un sursis probatoire de cinq ans pour ce qui excède la détention préventive, ainsi que d’une amende de 1400 euros. Sur les dix-neuf prévenus, huit ont été acquittés.

L’affaire

En 2017, un juge d’instruction bruxellois est saisi d’un vaste dossier de fraudes. La police judiciaire fait des recherches et se renseigne auprès d’Interpol. Un nom interpelle les policiers, Domenico A. Ce dernier est un mafieux notoire, qui purge une peine de prison en Italie.

Toutefois, la photo qui figure sur le document administratif au nom du mafieux n’est pas le prisonnier. Et puis, cette carte d’identité a été réalisée dans la région des Pouilles, à la traîne dans l’informatisation des documents administratifs, et surtout située à 500 kilomètres du domicile du mafieux. C’est un faux document administratif.

Les policiers s’intéressent à cet inconnu, d’autant plus que sa photo apparaît sur plusieurs documents administratifs falsifiés dans le cadre d’une enquête similaire ouverte au parquet de Mons.

Hommes de paille, fausses identités

La police fédérale découvre que les deux affaires sont liées, des individus prenaient le contrôle d’activités commerciales, lesquelles n’avaient aucune activité réelle, en plaçant à leurs têtes des hommes de paille, sous fausse identité. Des comptes bancaires étaient ouverts, sur base de faux documents, dans le but de blanchir de l’argent sale.

Les identités étaient différentes, mais la photo de l’ancien courtier borain se trouvait sur des documents d’identité présentés dans des agences bancaires, dans le but d’ouvrir des crédits. “Cet homme a été surveillé et placé sous écoutes. On s’est alors rendu compte que son réseau était international, il avait des contacts avec la mafia italienne, des négriers de la construction, des trafiquants de drogues, etc. ” avait déclaré le procureur fédéral dans son réquisitoire.

Notons que les prévenus poursuivis dans le trafic de fausses monnaies entre l’Italie et la Belgique, ont écopé de peines d’un an de prison.

L’affaire s’est bien dégonflée. On se dirige probablement vers une deuxième manche en appel.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...