Le centre sportif de Colfontaine offre… Des sucreries en guise de premier prix de son concours
Pour Lionel Pistone, conseiller de l’opposition, ce cadeau est malvenu.
Publié le 25-05-2023 à 08h56
:focal(628x919:638x909)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/GWHVEIYJWFH7DDOSTICUJIHWCA.jpg)
C’est une polémique qui n’aura peut-être l’air de rien aux yeux de certains. Elle est pourtant le reflet du manque d’actions politiques pour encourager les citoyens, et plus spécifiquement encore les enfants, à bouger et à bien manger. Sur les réseaux sociaux, au début du mois d’avril, le centre sportif de Colfontaine lançait un concours. En deuxième et troisième lots, des cartes abonnements de 10 et 5 entrées. En premier lot, un panier garni de… chocolat industriel.
Si les participants étaient nombreux à tenter de le gagner en devinant son poids, le fait que pareilles sucreries soient proposées par un centre sportif, ayant donc vocation à promouvoir le sport et l’alimentation saine, pose question. C’est en tout cas l’opinion de Lionel Pistone (C.Plus), conseiller communal à Colfontaine. “J’avais déjà interpellé le centre sportif sur les réseaux sociaux mais je n’avais eu comme réponse qu’un smiley “haha”, explique-t-il. “J’avais trouvé ça assez particulier… J’ai donc décidé d’interpeller le conseil communal.”
Chose faite lors de la dernière séance. “J’ai mis en avant beaucoup de choses positives : le fait que le centre sportif soit dynamique, que les gens puissent accéder à la piscine à prix abordables ou encore que, dans le cadre de ce concours, des abonnements soient offerts. En revanche, j’ai souligné le fait qu’un panier de chocolat industriel n’était peut-être pas le meilleur exemple à donner. Que le minimum aurait au moins été d’opter pour des pralines confectionnées par un artisan local.”
Un débat de plusieurs longues minutes
De son aveu, Lionel Pistone ne s’attendait pas à faire débat. “Je pensais qu’ils allaient me répondre qu’ils y penseraient pour la prochaine fois. Ce qui aurait clos le sujet. Mais pas du tout. Le bourgmestre, l’échevin des sports et deux conseillers communaux m’ont fait la morale pendant une dizaine de minutes, me disant que je n’avais pas d’enfant et que je ne pouvais donc pas comprendre. Que de toute façon, ils peuvent acheter ces sucreries au distributeur automatique. Ou encore que la prochaine fois, ils offriraient du céleri.”
Bref, une réponse des plus ironiques. “J’ai l’impression de me battre contre des moulins à vent. L’obésité, et plus particulièrement l’obésité infantile, est une véritable problématique en Belgique, mais plus encore en Hainaut et dans notre commune. Mais on continue à fermer les yeux, à faire comme si on n’était pas responsable. Que l’on commence par offrir d’autres lots et à retirer les machines à sucrerie des centres sportifs !”
On rappellera qu’en 2022 en Hainaut, près de deux tiers des hommes (66,1 %) et plus de la moitié des femmes (51,2 %) étaient en surpoids ou obèses. Du côté de l’alimentation, seuls 7,2 % des hommes et 11,6 % des femmes satisfaisaient aux recommandations en matière de consommation de fruits et légumes. Ces, chiffres supérieurs à la moyenne nationale, ont été dévoilés par l’Observatoire de la Santé du Hainaut.