Le projet de maison de détention à Colfontaine semble abandonné par le Gouvernement Fédéral

Les travaux nécessaires pour mener à bien le projet seraient trop longs, le ministre de la justice souhaite avancer plus rapidement dans ce dossier.

Emeline Berlier
L'ancienne gendarmerie de Pâturages, situé rue Grande, pourrait être transformée en maison de détention.
L'ancienne gendarmerie de Pâturages, situé rue Grande, pourrait être transformée en maison de détention. ©D.R.

La nouvelle devrait rassurer plus d’un Colfontainois. Citoyens et élus s’étaient en effet mobilisés pour dire “non” au projet du ministre de la justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD), consistant à accueillir une trentaine de détenus au cœur de l’ancienne gendarmerie de Pâturages. En effet, le secrétaire d’État Mathieu Michel (MR) a confirmé que le projet avait finalement peu de probabilité d’aboutir.

C’est en tout cas ce qu’il a laissé entendre après avoir été questionné par Olivier Mathieu (MR), conseiller communal à Colfontaine. “Le projet de maison de détention répond à l’accord de gouvernement pour des conditions de détention humaine et réinsertion des détenus dans l’application de détention de courte peine, inférieure à trois ans”, rappelle-t-il.

”Depuis 2021, la Régie a travaillé sur une prospection de sites, principalement dans son portefeuille de bâtiments, afin de répondre à la demande de l’occupant, le SPF Justice. Des courriers de prospection ont été envoyés courant du mois de février 2022 vers des communes afin de trouver des sites. Dans son screening de sites appartenant à l’État, le site de Colfontaine est apparu comme une opportunité.”

Et ce en termes de surface, d’accessibilité ou de possibilité de rénover “un bien vétuste” afin de le mettre aux normes actuelles. Bref, sur papier, le site colfontainois a retenu l’attention des autorités, déterminées à mettre en œuvre leur projet. C’était sans compter sur “l’urgence” de la situation. “Vu la durée assez longue des travaux pour réhabiliter le site et vu l’accélération de trouver des sites plus vite “prêts à l’emploi”, il est apparu que d’autres sites étaient plus rapidement exploitables que celui de Colfontaine.”

Les autorités locales peuvent-elles dès lors souffler ? Au moins temporairement. Pour Olivier Mathieu, à l’initiative de ces contacts avec le secrétaire d’État, cette réponse est positive. “Ce n’est pas un abandon pur et simple de la possibilité d’ouvrir cette maison de détention à Colfontaine mais c’est malgré tout rassurant. De nombreuses objections avaient été formulées lorsque nous avions pris connaissance de la volonté du ministre de la justice.”

En effet, les Socialistes évoquaient le projet de crèche sur le territoire communal, les subsides insuffisants proposés par le Fédéral ou encore l’impact sur le tissu urbanistique auquel s’ajouterait un sentiment d’insécurité croissant. “On continuera à suivre le dossier, on ne baisse pas tout à fait la garde mais la réponse de Mathieu Michel nous rassure à plus de 90 %”, ajoute le conseiller réformateur.

On rappellera que Vincent Van Quickenborne avait confirmé sa volonté d’avancer aussi vite que possible dans ce dossier… Avec ou sans le soutien des autorités locales. Le bâtiment de l’ancienne gendarmerie étant propriété du gouvernement fédéral, l’accord du collège communal n’est pas indispensable.

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