L’intercommunale Irsia propose la révocation de deux administrateurs… Avant de faire marche arrière
Ceux-ci s’étaient exprimés dans la presse pour dénoncer “des problèmes de gestion” au sein de la structure.
Publié le 22-02-2023 à 09h01 - Mis à jour le 22-02-2023 à 09h47
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Les administrateurs de l’intercommunale Irsia peuvent-ils encore se sentir libres de prendre la parole, y compris dans la presse, pour se questionner, remettre en doute voire dénoncer ce qu’ils estiment être des manquements, des errances, des erreurs ? La question mérite d’être posée, plus encore en cette période où les partis prônent la bonne gouvernance et une rupture totale avec les pratiques “du passé. ”
Par un vent favorable, La Dernière Heure s’est procuré la convocation d’une Assemblée Générale (AG) extraordinaire, programmée au 8 mars prochain. Si cette dernière a finalement été annulée, son ordre du jour avait de quoi susciter le questionnement. Il était en effet question de révoquer deux administrateurs, à savoir Ghislain Stiévenart (apparentement Les Engagés, conseiller communal à Frameries) et Joseph Consiglio (apparentement Ecolo, conseiller communal à Boussu).
Leur révocation pure et simple était motivée par divers éléments, notamment des articles de presse datant de juin, août et septembre 2021 et de décembre 2022. “Un article de presse du 06/12/22 fait état de propos tenus par Messieurs Stiévenart et Consiglio qui mettent en cause l’Irsia, en s’associant aux propos d’un conseiller communal”, peut-on lire dans la convocation. “Lors d’un Conseil d’administration du 13 octobre 2021, un rappel à l’ordre avait déjà été adressé à l’ensemble des administrateurs quant à leur devoir de réserve en raison de la diffusion, par les deux administrateurs susvisés, d’informations concernant l’Irsia et qui avaient conduit à des articles de presse mettant en cause l’Irsia. ”
Dans l’article en date de décembre 2022, les deux administrateurs dénonçaient notamment “une mauvaise gestion” des deniers communaux. Les articles de 2021 évoquaient d’une part un recours introduit auprès du ministre des pouvoirs locaux quant à l’augmentation de salaire de la directrice (annulé par arrêté par ce même ministre) et, d’autre part, un courrier adressé, toujours par le ministre, au président de l’intercommunale afin d’inviter ce dernier au “strict respect des dispositions légales.”
Pas de commentaire
Pour justifier l’inscription du point à l’ordre du jour de l’AG extraordinaire, l’intercommunale faisait référence à différents points du Code de la Démocratie Locale et de la Décentralisation (CDLC), du Règlement d’Ordre Intérieur (ROI) évoquant un “devoir de discrétion” ou à une “violation des règles de déontologie. ” Les administrateurs des communes de Boussu, Colfontaine, Frameries, Quaregnon, Quiévrain et Saint-Ghislain auraient dû se prononcer sur le point. Mais l’AG a finalement été annulée.
Contacté, le président de l’intercommunale, Mathieu Messin (PS, échevin à Colfontaine) n’a pas souhaité s’exprimer, estimant qu’il n’y avait rien à dire compte tenu de l’annulation de l’ensemble de l’AG. De même, nous avons joint les deux principaux intéressés mais ni Ghislain Stiévenart, ni Joseph Consiglio n’ont tenu à réagir. Si ceux-ci préfèrent s’abstenir de commentaire, il nous revient de source sûre que c’est bien sous la pression de socialistes que l’annulation de l’AG a été décidée. “C’est un sacré désaveu pour le C.A. ”, nous glisse encore une source.
La prochaine AG, ordinaire cette fois, est prévue pour la fin juin. Reste à voir dans quelle ambiance cette dernière se tiendra, les deux administrateurs CDH/Ecolo n’ayant pas pour habitude de se taire sous la pression de l’un ou l’autre.