Meurtre d'Isabelle Rectem à Chapelle-Lez-Herlaimont: Les proches de Rino Marasco ne comprennent pas ce qui s'est passé
Rino Marasco n'a aucun antécédent judiciaire, ce qui constitue généralement une circonstance atténuante.
Publié le 28-06-2022 à 08h50 - Mis à jour le 28-06-2022 à 08h51
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Les proches de Salvatore "Rino" Marasco ont été auditionnés, lundi après-midi, par la cour d'assises du Hainaut. L'homme est accusé d'avoir assassiné son ex-compagne, Isabelle Rectem, lors d'une fête des voisins à Chapelle-lez-Herlaimont, le 5 juillet 2019. L'Italien est aussi accusé d'avoir blessé un conseiller communal, Alain Jacobeus, avec une balle perdue de son pistolet semi-automatique calibre 65, qu'il détenait sans autorisation.
Sur les faits, les choses semblent pliées sur la culpabilité de l'accusé. Me Mayence, son avocat, a annoncé que l'homicide ne serait pas contesté. Par contre, l'avocat aura peut-être des arguments à faire valoir concernant la circonstance aggravante de préméditation.
Pour la défense, c'est le débat sur la peine qui sera crucial. Dès lors, il s'agit de trouver des circonstances atténuantes sur la personnalité de l'accusé.
Rino Marasco a été marié durant vingt-deux ans avec une femme d'origine italienne. Ils ont eu trois enfants. Cette dame évoque des disputes, parfois violentes, liées à l'omniprésence de la maman de l'accusé au sein de leur couple. Toutefois, elle décrit son ancien mari comme "un papa gâteau", qui a fini par privilégier Isabelle Rectem aux siens.
La fille du couple confirme avoir perdu son papa lors de la séparation entre ses parents. "Il était fou d'Isabelle? Il était avec eux, pas avec nous". Cependant, elle a repris contact avec lui, lors de sa détention. "Mon père regrette ce qui s'est passé, il pleure dans mes bras", dit-elle en pleurant.
Rino Marasco est arrivé en Belgique à l'âge de 17 ans, il s'est installé chez sa tante, la sœur de sa maman, et a vécu avec de nombreux cousins qui ont témoigné devant la cour. "Avec Isabelle, il était plus amoureux que jamais. Je crois que c'était les plus belles années de sa vie", déclare sa cousine qui n'était pas au courant de la rupture. Une dispute entre leurs mamans les a éloignés quelques années. Les témoins ne comprennent pas ce qui s'est passé. "Quand on lui pose la question, il pleure", témoigne sa cousine.
Les cousins de l'accusé n'ont pas vu en lui un homme jaloux ou violent, ils considèrent que c'est "un type bien", voire "le meilleur homme du monde" selon l'un d'eux. "Ma mère l'appelait Saint-Rino, il a supporté ma sœur et ses vices durant vingt-cinq ans", déclare le frère de l'ex-femme de l'accusé.
Selon une cousine de l'accusé, ce dernier considérait que la place d'une femme était à la maison. Cette vision rétrograde de la place de la femme dans la société était contestée par l'ex-épouse de l'accusé et par Isabelle Rectem.
La cour a auditionné d'anciens collègues de travail de Rino Marasco, lequel a travaillé durant toute sa vie, notamment durant de nombreuses années au sein de l'entreprise Caterpillar. "Il avait de très bons contacts avec ses collègues et sa hiérarchie, il n'a jamais posé le moindre problème", témoigne son délégué syndical.
"Il était très méticuleux dans son travail, mais il ne supportait pas l'injustice", rapporte un ancien collègue, qui ne l'a jamais vu se disputer avec quelqu'un en trente-trois années de cohabitation professionnelle. Eux aussi furent surpris d'apprendre que Rino ait pu tuer une femme, avec laquelle il a vécu dix-sept ans.
Le médecin du couple Marasco-Rectem a témoigné et il fut étonné d'apprendre le drame. Il pensait que Rino était capable de "secouer sa compagne", mais pas de la tuer. Toutefois, il n'a constaté aucune trace de violence conjugale sur le corps d'Isabelle.
Rino Marasco n'a aucun antécédent judiciaire, ce qui constitue généralement une circonstance atténuante.