300 aiguillages produits en 2021: l’atelier de Bascoup a battu son record

C’est dans cet atelier de Chapelle-lez-Herlaimont que tous les aiguillages du réseau ferroviaire belge sont produits.

Ugo Petropoulos
300 aiguillages produits en 2021: l’atelier de Bascoup a battu son record

Cette année, la Sainte-Barbe a eu une saveur particulière pour Frédéric Delille. Le directeur de l’atelier Infrabel de Bascoup, à Chapelle-lez-Herlaimont, a pu fêter avec ses 250 collaborateurs une prouesse: la production du 300e aiguillage de l’année, destiné à une voie ferrée du côté de Hasselt.

Depuis qu’il est devenu l’atelier d’Infrabel où sont fabriqués tous les aiguillages du réseau belge, jamais Bascoup n’avait produit autant. Ce record est le résultat d’un investissement de 52 millions€ consenti en 2012, suite à la validation du plan d’investissement 2012-2025 d’Infrabel.

L’atelier a été mis à jour pour permettre de monter les aiguillages sur des supports en béton au lieu des antiques billes de chemin de fer en bois. "Le béton est largement supérieur en durée de vie et nous devions aller vers quelque chose de plus durable", explique Frédéric Delille. D’autant qu’aujourd’hui, les billes en bois ne supportent plus que 5% du réseau belge.

La construction de nouveaux halls de montage pour permettre cette transition s’est accompagnée d’investissements massifs dans les outils de production. "C’était un site centenaire, avec un outil industriel plus que vieillissant. Une grosse partie de l’enveloppe budgétaire est partie dans des machines-outils, des robots de soudage. Deux axes étaient importants: obtenir un maximum de productivité et de flexibilité. Car la durée de vie des aiguillages étant longue, il faut savoir fabriquer des modèles qui ont parfois 30, 40 voire 50 ans pour certains sites."

Cette transformation de l’atelier de Bascoup et de sa production s’est aussi accompagnée d’un vaste plan de formation, d’autant qu’en 2012 "80% du personnel était prêt à prendre sa retraite dans les cinq années à venir. Ce fut un énorme défi de renouveler 200 personnes sur un site de 250 et de maintenir l’outil actif pendant ces investissements, sans interruption de production."

Un savoir-faire chapellois très spécifique

En retour de ces investissements, Infrabel attendait de Bascoup d’atteindre ce rythme de 300 aiguillages par an en 2020. "Vous allez me dire: on a un an de retard. Pas tout à fait: on a failli y arriver en 2019, mais le compteur s’est arrêté à 299. Et en 2020, inutile de rappeler la conjoncture de mars à mai. Nous avons aussi été bloqués par nos sous-traitants et la fourniture de matériau, à cause de la fermeture des frontières."

Au-delà du symbole, ce cap des 300 aiguillages est la preuve qu’Infrabel a eu raison de miser sur Bascoup en 2012. "C’est une grande satisfaction de voir que cet argent a été judicieusement placé. Nous sommes plus productifs que nous ne l’avons jamais été et nous sommes dépositaire de la confiance de l’État qui a mis 52 millions€ à Bascoup. C’est un investissement qui est porteur de sens, les résultats sont là."

Avant sa modernisation, l’atelier de Bascoup produisait entre 170 et 220 aiguillages par an. Le réseau belge en compte environ 9 000. "À une cadence de 300 aiguillages par an, on peut les renouveler tous les 30 ans." Et de garantir ainsi la maintenance du réseau ferroviaire belge au niveau des aiguillages. "C’est un savoir-faire très spécifique. Ce sont des pièces stratégiques qui sont produites à Chapelle, et on en ressent une certaine fierté", conclut Frédéric Delille.

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