Élections communales 2018: le PS sera-t-il toujours omnipotent à Chapelle-lez-Herlaimont?
Dans la catégorie des élections sans suspense, Chapelle-lez-Herlaimont figure en bonne place. Pour le bourgmestre Karl de Vos, le danger le plus sérieux pourrait venir de l’intérieur. Et encore…
Publié le 10-10-2018 à 11h09
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Chapelle-lez-Herlaimont est un carrefour entre la région du Centre et le Pays de Charleroi, à mi-distance entre Charleroi et La Louvière. Électoralement, la commune a plutôt un comportement plus proche de ses voisines situées à l’ouest (Manage, Morlanwelz), que de sa voisine directe de droite, à savoir Courcelles, passée au MR.
Car à Chapelle, le PS est omnipotent, après avoir décroché 64% des voix et 17 des 23 sièges du conseil communal chapellois. Ensemble, liste composée de candidats cdH, du MR et de non-cartés, décrochait quatre sièges ce qui peut être considéré comme un échec si on compare ses 17,6% aux résultats de 2006. Le MR réunissait 20,2% des voix et le cdH 17,6%.
Mais il convient de préciser que de nouveaux venus sont apparus. Avec 10% des voix, Écolo, candidat à la dernière minute, tirait son épingle du jeu et s’octroyait un siège, manquant de peu le deuxième.
Outre Écolo, une liste Alternative Citoyenne, portée par Bruno Van Hemelrijck, faisait son apparition et obtenait 8,3% des voix.
Karl de Vos, fort du meilleur score de la liste PS qu’il menait, était élu bourgmestre sans contestation. Il succédait à Patrick Moriau, qui ne s’était pas représenté à cause d’un cancer qui finit par l’emporter en 2013.
Les forces en présence
Chapelle-lez-Herlaimont: composition du conseil communal et résultats en 2012
Infogram
Les candidats en 2018

Au PS, le bourgmestre sortant Karl de Vos entend bien rempiler pour un deuxième mandat. Il repart avec une liste comportant tous les échevins sortants, mais également renouvelée pour moitié.
Chez Écolo, on se représente également en liste propre, mais ce fut longtemps incertain, la tête de liste précédente et conseiller communal sortant Robert Wathelet ne souhaitant pas se présenter. Écolo a été approché par tous les partis d'opposition à Chapelle (MR, cdH, AC) pour former un cartel, mais a finalement décidé d'y aller seul même si, comme en 2012, la liste n'est pas complète. Elle est même plus courte puisque les candidats verts ne sont plus que 5 contre 11 il y a six ans.
C'est Albert Strebelle, professeur à l'université de Mons, qui tirera la liste. Deux candidats sur les cinq figuraient sur la liste Écolo en 2012: Marc Lombard et Robert Wathelet, ancienne tête de liste qui la poussera cette année.
À défaut d’avoir 23 candidats à proposer, Écolo a présenté 23 idées sur lesquelles le parti compte pour rempiler au conseil communal et conserver son siège. Les thèmes abordés sont la propreté, la convivialité, la responsabilisation et l’innovation locale.
Ensemble a vécu. Au cours de la mandature, des tensions sont apparues entre les composantes MR et cdH du cartel, laissant à penser que chacun reprendrait son indépendance. Or, des dissensions sont également apparues en interne au MR, quand un conseiller CPAS de leur groupe a été exclu.
Le ménage a été fait de part et d'autre et les éléments «problématiques» semblent avoir été écartés puisque malgré tout, cdH et MR convolent à nouveau ensemble dans ce scrutin sous une nouvelle bannière: Go! Chapelle. C'est une nouvelle venue, qui sera chargée de mener ce second mariage humano-libéral: Cinzia Bertolin, avocate au barreau de Charleroi et vice-présidente de la section MR locale.
Sur la liste Go! Chapelle, on compte huit anciens de la liste Ensemble. Si la liste se revendique «liste citoyenne», neuf des candidats sont adhérents du cdH et huit du MR. Six sont issus de la société civile. Le terme de «liste citoyenne» est quelque peu galvaudé, mais soulignons la clarté de Go! Chapelle qui étiquette chacun de ses candidats. Au moins, l'électeur peut y voir clair.
Action Citoyenne sera de nouveau emmenée par Bruno Van Hemelrijck, élu en 2012. Ancien du MR et de DéFI, il s'est fait remarquer comme étant le plus remuant des conseillers communaux de l'opposition, déposant motions sur motions. Sa liste qui se veut pluraliste est un mélange de tendance, allant du MR au PS en passant par Écolo et Défi.
Les gros dossiers
Urbanisme. Il sera beaucoup question lors de la prochaine mandature, notamment dans le village de Godarville. Un subside de 5 millions d'euros a été décroché par le Collège communal chapellois pour y construire un nouveau quartier dans le cadre de l'appel à projet «Quartier en transition».
Au-delà de Godarville, il y a aussi le projet Sainte-Catherine, du nom de l’ancien charbonnage chapellois devenu zone à réhabiliter et où 53 logements doivent être construits.
En tout, ce sont environ 150 logements qui doivent sortir de terre dans les prochaines années dans l'entité. Car à Chapelle, «les gens veulent venir, rester et revenir quand ils sont partis», répète à l'envi le bourgmestre.
Mobilité. Qui dit plus de logements dit plus de problèmes de mobilité. Celle-ci est aussi un thème de campagne et devrait occuper le prochain collège communal. Les appels à l'actualisation du plan communal de mobilité se font pressants. A noter que dans les projets défendus par la plupart des candidats, il y a la création de liaisons cyclistes pour relier les trois sections de la commune, à savoir Godarville, Chapelle et Piéton.
Services et commerce. Le village de Piéton est aussi une autre préoccupation des candidats. À l'instar de Godarville, les services et commerces l'ont déserté. L'idée de créer un lieu dédié à ces activités dans l'ancienne gare de Piéton, désertée par la SNCB, fait son chemin. On y installerait des services communaux, on encourageait la création d'activité économique…
Dans ce bâtiment, ou dans un nouveau? Si Écolo veut rouvrir la salle des pas perdus, le PS estime plutôt qu’il faut raser la gare et rebâtir du neuf, aux normes.
Les candidats à surveiller

Vu la domination socialiste à Chapelle-lez-Herlaimont, on imagine mal sa majorité absolue mise à mal. On surveillera donc également les voix de préférence au sein de la liste. Car un candidat pourrait venir titiller Karl de Vos: Mourad Sahli, en troisième position.
L’actuel président du CPAS avait réalisé un joli score avec 1332 voix, le deuxième score de la liste et se détachait nettement de ses colistiers. La tête de liste Karl de Vos en récoltait 1802. Il y a donc encore de la marge pour venir le supplanter, d’autant que ce dernier bénéficie désormais de l’aura de bourgmestre.
On sera également attentif au score de Céline Meersman, échevine de la mobilité et seule femme membre du collège sortant, propulsée à la deuxième place.