Marcinelle : la conciergenie avoir tiré sur son ex
Le 11 juillet dernier, la concierge de l’hôtel de Ville de Marcinelle était impliquée dans une scène de coups de feu au terme de laquelle Karim, son ex-compagnon, a été blessé à l’abdomen.
Publié le 20-07-2012 à 07h00
Depuis lors, Chantal vit dans l'angoisse et veut, par la même occasion, rétablir son honneur. «On m'a soupçonnée d'avoir tiré, mais je n'ai été entendue qu'à titre de témoin, affirme cette dame.Ce soir-là, je suis rentrée chez moi avec Omar, un ami avec qui je n'entretiens pas de relations, contrairement à ce que l'on a avancé. J'ai constaté que mes rideaux avaient été arrachés à travers les barreaux des fenêtres. Mes orchidées avaient été renversées. La télédistribution ne fonctionnant plus, nous sommes sortis pour vérifier le câble. C'est alors que Karim est apparu. Il a couru vers nous et nous a jeté des pierres. Il nous a rattrapés et s'est jeté sur nous. J'ai pris plusieurs claques. On s'est retrouvés au sol à trois et, soudain, une arme est apparue. Je n'ai jamais eu de tel engin chez moi et je suis quasi certaine qu'Omar n'avait rien sur lui. Au cours de la rixe, deux coups de feu sont partis.»
L’altercation prend fin subitement.
Chantal se réfugie dans sa conciergerie. Omar, lui, disparaît dans la nature, probablement avec l'arme. Il est toujours recherché. «J'ai entendu Karim gémir et je me suis portée à son secours pour compresser la plaie. Puis, la police est arrivée.»
Interrogée comme témoin, la concierge a été relaxée sans être inquiétée. La thèse du guet-apens tendu pour tuer Karim ne tient pas.
«On ne va pas au snack juste avant de commettre un crime à son propre domicile», lance Me Yannick Balsarini, conseil de Chantal. «En attendant, ma cliente vit l'enfer. C'est une personne discrète, qui fait son métier depuis 15 ans sans aucun reproche de son employeur. Elle n'a jamais voulu être mêlée à ça. Elle n'ose plus retourner chez elle. Ce qui compte maintenant, ce sont ses deux enfants.»
Et à la concierge d'enchaîner: «La réalité, c'est que Karim, avec qui j'ai rompu il y a plus d'un an, me harcelait sans arrêt. Il m'envoyait jusqu'à 30 SMS par jour, tambourinait à ma porte, faisait le siège de mon domicile ou me poursuivait jusqu'à la mer. J'ai prévenu la police plus d'une dizaine de fois, en vain. Il m'avait prévenue qu'il ferait tout pour me faire perdre mon boulot.»
Interrogé plusieurs fois par la police, Karim n’a jamais été inquiété outre mesure alors qu’il se trouve en séjour illégal sur le territoire. Me Balsarini confiera les plaintes pour harcèlement au juge d’instruction. Quant à Chantal, elle n’aspire qu’à une chose: retrouver son boulot et sa tranquillité.