Un enfant mordu à la gorge par un chien

Thomas, 5 ans, avait été plongé dans le coma après l'attaque d'un chien qui avait suscité la polémique à Chapelle-lez-Herlaimont

Le 11 mai 2007, un American Staff s'est échappé de son jardin clôturé, dans la cité sociale de Chapelle-lez-Herlaimont. Dans une ruelle, l'animal s'était jeté sur Thomas, un petit garçon de 5 ans, et l'avait saisi à la gorge, enfonçant ses crocs dans sa carotide. Par chance, la mère du propriétaire du chien avait constaté sa disparition et était intervenue, plongeant ses mains dans la gueule du chien pour lui faire lâcher prise.

Grièvement blessé, Thomas avait dû subir une longue opération qui l'avait maintenu plusieurs jours dans le coma. Malgré une longue convalescence, il pourrait conserver des séquelles permanentes. L'American Staff, lui, a été euthanasié.

L'affaire avait aussitôt suscité la polémique, incitant le bourgmestre Patrick Moriau à prendre un arrêté communal interdisant les American Staff, les pit-bulls et bull-terriers sur le territoire de Chapelle-lez-Herlaimont.

Hier, le propriétaire du molosse comparaissait devant le tribunal correctionnel de Charleroi pour coups et blessures involontaires avec défaut de prévoyance ou de précaution. À l'audience, le conseil de la partie civile, Me Olivier Dubois, a estimé ce défaut de prévoyance bien établi. En effet, l'animal s'était déjà échappé à deux reprises auparavant. Il avait également « croqué » deux autres chiens qui s'étaient introduits dans sa propriété. « Sachant que son American Staff s'était déjà enfui et qu'il pouvait se montrer agressif, le prévenu n'aurait pas dû le laisser sans surveillance dans son jardin », a déclaré l'avocat.

Une thèse dont le Parquet s'est fait l'écho, estimant qu'après les premières escapades du « toutou », le propriétaire aurait dû rehausser une nouvelle fois ses clôtures.

La Défense, elle, reconnaît la responsabilité civile de son client qui devra quoiqu'il arrive dédommager la victime. Par contre, elle conteste le défaut de prévoyance. Le chien, qualifié de calme et sociable par les voisins et le vétérinaire, allait au dressage. Qui plus est, il était dans un jardin muni de hautes clôtures, renforcées par le propriétaire et dont on ne sait toujours pas comment il a pu s'échapper. L'avocat du propriétaire a donc sollicité l'acquittement.F. D.

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