Passionné d'anciens engins agricoles

Âgé de 76 ans, René Gystelinck collectionne les anciens tracteurs depuis une trentaine d'années. Il s'est établi à Chapelle-lez-Herlaimont.

De quoi se compose votre collection ?Une cinquantaine d'anciens tracteurs. 45 sont en état de marche. 20 sont des tracteurs à roues de fer. Parmi les belles pièces, les plus anciennes : un Case de 1913, un Titan de 1916, un Rumely de 1922.

D'où vient cette passion ?Fils d'agriculteur, je me suis reconverti en marchand de bières, profession exercée pendant 43 ans. La ferme a été expropriée pour la construction de la route de Charleroi - Bruxelles. J'ai toujours été passionné de mécanique, fasciné par les Lanz Bulldog, moteur deux temps, tracteur avec boule à chauffer à 600°. Il fallait 1 heure 20 minutes pour le chauffer. C'est pour ce temps au démarrage que mon père n'en a jamais voulu à la ferme. Dès que j'en ai eu l'occasion j'en ai racheté un. Je fais souvent équipe avec un ami, Guy ; nous avons été ensemble au service militaire, mécanicien d'aviation, dans le personnel rampant.

Une collection difficile à constituer ?J'ai eu de la chance à l'époque. Il y a 31 ans. J'ai pu reprendre des machines qu'on envoyait à la casse. En tout j'en ai rentré 200 que j'ai retapées et j'en ai cédé. C'est une participation à la promotion du patrimoine agricole. Mon père et d'autres me traitaient de fou. Je lui disais la moitié du prix que j'achetais mais, pour lui, c'était encore trop. Les jeunes, je les encourage à trouver une belle pièce et à bien la mettre en valeur.

Il faut les entreposer ?J'en ai chez des connaissances et j'ai un vaste atelier. Il en abrite 25-30. J'y suis tous les jours à y travailler. On y fait tout : transformation, peinture, réparation. On doit parfois refaire des pièces, soi-même. C'est ma vie. A 11 h 30, c'est sacré, c'est l'heure de l'apéro et les voisins sont les bienvenus. C'est une façon de compenser le bruit des moteurs, mais pour moi c'est une vraie musique.

Servent-ils encore ?Je participe à une vingtaine de manifestations par an. À Fronville, à Bonne Espérance, à la frontière française et beaucoup dans le Brabant wallon. J'ai deux camions plateau qui ne servent qu'à ce transport. Je me sers d'un Eicher, tracteur à « vitesse rampante ». Il peut faire du 1 km/heure. Il permet de monter les autres sur le camion avec une facilité de manoeuvres. C'est un tracteur oublié par l'armée allemande qu'un fermier a récupéré et caché. Une pièce uniqueUn souhait ?Vivre encore 20 ans pour continuer à mettre en valeur ces belles mécaniques . P. D.

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