Le Binchois Xavier Hacardiaux est le seul sabotier artisanal de Wallonie
Gille chez les Réguénaires, il fabrique ses propres sabots depuis 12 ans et, pour les autres, depuis 3 ans.
- Publié le 03-02-2023 à 09h28
- Mis à jour le 03-02-2023 à 14h37
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Xavier Hacardiaux est gille chez les Réguénaires. Il y a douze ans, lassé des maux de dos et de pied que lui procuraient ses sabots, ce négociant en bois achète sa première machine et décide de créer de ses propres mains ses sabots. “J’avoue avoir pas mal galéré au début pour trouver le bon modèle, j’ai bouquiné, j’ai visité de nombreuses saboteries et j’y suis arrivé”, nous a-t-il confié. “Mon sabot est artisanal et ressemble à un sabot d’antan, lorsqu’il y avait encore des sabotiers artisanaux à tous les coins de rue ou presque. Il faut compter quatre heures pour la confection complète d’un sabot mais plusieurs mois pour qu’il soit prêt à être porté. La principale différence entre mes sabots et ceux qui sont fabriqués de manière plus industrielle, c’est le confort. Les ouvertures sont plus larges ce qui rend le sabot plus confortable. Mes sabots ne sont pas teints non plus mais fumés, ce qui leur donne une teinte brunie caractéristique.”
Il y a trois ans, à la veille de la saison carnavalesque 2020, Xavier lance sa société HX. “J’étais même sur le point d’engager quelqu’un pour m’aider mais le covid est arrivé et j’ai dû stopper la procédure. Ça n’a pas été simple de garder la motivation avec l’arrêt des carnavals pendant deux ans mais ça repart fort cette année. J’ai des clients qui viennent d’Auvelais, des Louviérois mais aussi, cette année, beaucoup de Binchois sont venus.”

Entre 300 et 400 paires par an
Chaque année, Xavier fabrique entre 300 et 400 paires de sabots de toutes les tailles qui sortiront de son atelier de la rue Georges Dehavay chaque année. “Maintenant que le folklore a officiellement repris, je peux envisager d’engager à nouveau quelqu’un mais je ne veux pas non plus en fabriquer de trop car je veux conserver le caractère artisanal de mon produit. J’ai aussi envie que cela reste une passion et un beau produit pour notre folklore.”

À Binche, une paire de sabots peut se garder entre trois et quatre ans. “Le fait qu’il y ait beaucoup de pavés à Binche rallonge la vie des sabots car le tarmac est très abrasif pour le sabot. Et puis à Binche, les sabots ne sont portés qu’un jour par an plus, pour certains, lors des soumonces tandis que dans les autres carnavals, ils sont portés trois jours d’affilée…”

Pour se procurer les sabots fabriqués par Xavier, il faut compter entre 40 et 50 euros selon la taille. “Je ne suis que quelques euros plus cher que mes concurrents mais toutes les finitions de mes sabots sont faites à la main..”