Ateliers des Remparts à Binche : le Conseil d’État donne raison aux riverains !

La mobilité du quartier est au centre de la décision prise par le Conseil d’État qui suspens l’obtention du permis accordé par la Région Wallonne.

Thomas Donfut
Les riverains ont remporté leur combat au Conseil d'Etat contre le permis d'urbanisme accordé au projet des Ateliers des Remparts.
Les riverains ont remporté leur combat au Conseil d'Etat contre le permis d'urbanisme accordé au projet des Ateliers des Remparts. ©Groupe Bartolas

C’était le combat de David contre Goliath. Ce combat, porté par une poignée de riverains contre le projet des Ateliers des Remparts vient d’être remporté par ces derniers. Dans son arrêté, le Conseil d’État ordonne ainsi la “suspension de l’exécution de la décision du 28 juin 2022 par laquelle la commission de recours en matière d’implantations commerciales octroie à la SA United Real Estate un permis intégré ayant pour objet la construction d’un ensemble commercial d’une surface commerciale nette de 5 525 m², de 166 appartements et de 424 places de parking sur un bien situé avenue Wanderpepen à Binche.

Les riverains soulagés

Autrement dit, David a renversé Goliath et l’octroi du permis a été suspendu. “C’est un véritable soulagement que nous ressentons aujourd’hui”, nous a confié Eric Rousseaux, porte-parole des riverains qui était allé jusqu’au Parlement pour défendre sa cause. “Ce d’autant plus que personne ne croyait en nous malgré le soutien reçu par les 1 700 signatures recueillies. Ce que je trouve dommage, c’est qu’il aura fallu aller jusqu’au Conseil d’État pour qu’enfin nous puissions être entendus. Ce recours nous a demandé énormément d’argent, de temps, d’investissement personnel… Ce projet était bien trop ambitieux pour la “petite” ville de Binche et les autorités judiciaires l’ont bien compris.

La décision du Conseil d’État était attendue et a été prise sur base de différents arguments notamment un problème technique de voirie, l’urgence de la mesure qui avait été refusée en première instance mais surtout les problèmes de mobilité maintes fois soulignés par les riverains. “Le projet prévoyait notamment l’accès au site par des camions via la rue des Pastures qui n’est pas du tout adaptée à ce type de charroi.

Les problèmes d’engorgement de la rue de Ressaix qui jouxte le projet et du carrefour qui la lie à la rue Wanderpepen sont également soulignés par les riverains et confirmés par l’arrêté du Conseil d’État. De même, l’absence d’une étude d’incidence plus fine que celle réalisée durant la période de pandémie en termes de mobilité pose souci pour le Conseil d’État.

Selon toute vraisemblance, le projet devrait donc tout redémarrer de zéro s’il veut voir le jour. “Encore une fois nous ne sommes pas opposés à un projet immobilier à cet endroit”, continue Eric Rousseaux. “Encore faut-il qu’il soit raisonnable et que les riverains soient entendus et puissent donner leur avis, ce qui n’a pratiquement jamais été le cas pour ce projet-ci.

L’urgence de la requête en annulation des riverains a également été retenue, le Conseil d’État estimant qu’une fois les travaux commencés, il serait trop tard pour introduire toute démarche.

Contactés, les promoteurs préfèrent attendre d’analyser en profondeur cette décision avant de réagir tandis que la Ville tient à conserver sa neutralité dans ce dossier brûlant qui n’a donc pas encore fini de faire parler de lui.

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